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Dans la foulée de Pisa, Attal promet le retour de "l'exigence" à l'école avec une série d'annonces
Dans la foulée de Pisa, Attal promet le retour de "l'exigence" à l'école avec une série d'annonces / Photo: Ludovic MARIN - AFP/Archives

Dans la foulée de Pisa, Attal promet le retour de "l'exigence" à l'école avec une série d'annonces

Nouvelle épreuve de mathématiques en première, brevet indispensable pour le passage au lycée ou encore changement de règles pour le redoublement: Gabriel Attal a dévoilé mardi une série d'annonces pour "remettre de l'exigence" à l'école dans la foulée des résultats de l'étude Pisa.

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"Nous sommes au milieu du gué", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse dans un collège parisien.

Après consultation de la communauté éducative durant deux mois, et à la suite de la publication mardi de l'étude Pisa 2022 de l'OCDE, Gabriel Attal a déclaré vouloir répondre au "défi de l'élévation du niveau".

Cette enquête, qui évalue les performances scolaires de 81 pays, dont ceux de l'OCDE, pointe une baisse "historique" du niveau des élèves français en mathématiques et un fort recul en compréhension de l'écrit, dans le sillage d'une baisse globale au niveau international.

"Les résultats de Pisa sont très clairs: oui, il y a un problème au collège et notamment en mathématiques", a reconnu Gabriel Attal, qui a appelé à un "sursaut".

Au primaire, le ministre a annoncé la création "de nouveaux programmes", à commencer, "dès septembre prochain, par les classes de la maternelle au CE2". En maths, il veut s'inspirer de la méthode dite de Singapour, pays qui domine le classement Pisa, "en anticipant par exemple l’apprentissage des fractions et des nombres décimaux dès la classe de CE1".

Concernant le collège, au "coeur de l'électrochoc", selon lui, des groupes de niveaux seront créés "à compter de la rentrée prochaine" en 6e et en 5e pour le français et les mathématiques, et "à compter de la rentrée de septembre 2025" en 4e et 3e.

Le ministre a souligné qu'il "faudrait créer des postes" d'enseignants, "potentiellement plusieurs milliers" sur le quinquennat pour mettre en oeuvre cette mesure, et promis qu'il présenterait à la fin du mois de décembre aux syndicats "un nouveau schéma d’emploi pour la rentrée prochaine" pour en tenir compte.

- Vision "conservatrice" -

Le brevet, lui, sera réformé pour renforcer son "exigence" et son obtention "conditionnera l'accès direct au lycée". Les élèves qui ne l'obtiendront pas devront rejoindre une classe "prépa-lycée".

"École, collège, lycée: mon souhait est bien de remettre de l’exigence à tous les étages", a-t-il souligné dans une lettre aux professeurs.

Symbole: Gabriel Attal a décidé de changer les règles du redoublement. Ce seront désormais les professeurs et non les familles qui auront "le dernier mot" sur cette mesure controversée, dont les opposants dénoncent tant le coût que l'inefficacité pédagogique.

"Que propose le ministre? Les groupes de niveau, ça produit des inégalités. Le redoublement, ça favorise l’exclusion. C’est ce que montrent toutes les études", a dénoncé Arthur Delaporte, porte-parole des députés PS, pour qui il s'agit d'une politique "fondée sur une idéologie rance de la droite conservatrice".

"Vous rétablissez les groupes de niveau, autorisez le redoublement et transformez le brevet en examen de passage en seconde (...) ces mesures sont exactement celles du programme éducatif de Marine Le Pen", a raillé le député RN Roger Chudeau face au ministre à l'Assemblée nationale avant de dénoncer "une opération de communication".

Du côté des syndicats enseignants, certaines annonces ont aussi été fraîchement accueillies.

Le SE Unsa a dénoncé "un leurre au parfum de nostalgie", avec "des mesures trompeuses".

"Regretter une école révolue évite sans doute de reconnaître le vrai malaise de l’école aujourd’hui, à savoir le manque cruel de mixité sociale", a estimé ce syndicat. Il a déploré des mesures qui "renforcent davantage le tri, la sélection et la ségrégation que le niveau des élèves".

"On a un choc des annonces plutôt qu'un choc des savoirs", a réagi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du seconde degré. Pour elle, la réponse apportée au constat de fragilité des élèves "n'est pas celle qui répond aux attentes principales des personnels".

"Le premier levier pour traiter la difficulté scolaire, c'est quand même la diminution des effectifs dans les classes. On sait qu'on a les classes les plus chargées d'Europe, et Gabriel Attal n'en parle pas", a-t-elle regretté.

L.Marino--IM