Une "bombe cyclonique" frappe la Californie
Une "bombe cyclonique" déferlait sur la Californie mercredi, portant des vents violents et des pluies torrentielles qui risquent de causer des inondations dans plusieurs régions où les sols sont déjà saturés d'eau à cause d'autres tempêtes récentes.
Le nord de la Californie, notamment autour de San Francisco et Sacramento, est la région la plus en danger. Les autorités ont lancé de multiples alertes et prévenu que cette tempête était capable de faire des morts.
Selon le service météorologique américain (NWS), des vents susceptibles d'atteindre 110 km/h sont attendus mercredi. Des pluies très intenses doivent également s'abattre sur la zone, avec jusqu'à 10 centimètres de précipitations prévues dans la baie de San Francisco et 1,2 mètre de neige sur les montagnes de la Sierra Nevada. Le déluge doit se poursuivre jeudi.
La région doit se préparer à "de grandes inondations, des routes submergées, des glissements de terrain, des chutes d'arbres, de larges coupures de courant, une interruption immédiate du commerce et le pire, une probable perte de vies humaines", selon le NWS.
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a décrété l'état d'urgence mercredi matin pour faciliter la réponse des secours et fluidifier la réaction des autorités en cas d'incident.
San Francisco a elle mis en place un centre d'opérations d'urgence.
"Si vous n'avez pas d'obligations d'être dehors à San Francisco, évitez de sortir sur la route", a prévenu Rachel Gordon, une responsable du département des travaux publics de la ville.
Les bars et restaurants y restaient fermés mercredi et certains habitants ont été priés de travailler de chez eux. Les pompiers de la ville ont fait état de plusieurs chutes d'arbres mercredi matin et de quelques inondations mineures, avant l'arrivée du cœur de la tempête.
Des milliers de sacs de sable ont été distribués aux habitants des zones à risque d'inondation.
"Nous sommes très inquiets", a confié Deepak Srivastava, un habitant de San Francisco, à la chaîne CBS. "J'ai passé la journée à empiler des sacs de sable devant toutes les entrées du garage, et on croise les doigts en espérant qu'on n'aura pas plus de dégâts."
- Série de tempêtes -
"Nous avons eu une inondation similaire en octobre", a soupiré sa femme Denise Srivastava. "Ils appellent ça la tempête du siècle, mais on dirait qu'on va en avoir deux dans ce genre en une semaine."
Le nord de la Californie souffre encore des conséquences d'une série de tempêtes.
La dernière en date a déferlé le soir du réveillon et a provoqué des glissements de terrain et des coupures d'électricité. Au moins une personne est morte après avoir été piégée dans sa voiture par les inondations, selon les autorités.
Le 31 décembre, San Francisco a enregistré le deuxième jour le plus pluvieux de son histoire depuis le lancement de cette mesure, avec 14 centimètres de précipitations.
Dans ces conditions, les sols de la région, drainés par la sécheresse qui frappe l'Ouest américain depuis deux décennies, vont avoir du mal à absorber un nouveau déluge, ce qui augmente le risque d'inondations éclairs.
"A elle seule, cette tempête pourrait provoquer inondations localisées et glissements de terrain", résume pour l'AFP le météorologiste Matt Solum. "Mais avec les récentes conditions humides (...), toute pluie supplémentaire va dévaler au lieu d'être absorbée par le sol."
La pluie attendue mercredi provient d'une "rivière atmosphérique", une bande étroite dans l'atmosphère, semblable à un fleuve, qui transporte d'énormes quantités d'humidité depuis les tropiques.
Loin d'être exceptionnel en hiver, ce phénomène actuel s'accompagne d'une "bombe cyclonique", un système capable de faire chuter la pression brutalement, générant ainsi des vents très violents.
Selon les météorologistes, la série de tempêtes qui s'abat actuellement sur la Californie n'est pas près de s'arrêter.
"Nous en attendons une autre au cours du week-end", annonce M. Solum. "Et ensuite, potentiellement plusieurs tempêtes pour la semaine prochaine. Et possiblement la semaine suivante aussi."
A.Goretti--IM