CAN: le sacre de Mané, les larmes de Salah
Un penalty raté, un tir au but réussi: Sadio Mané a vécu toutes les émotions dimanche à Yaoundé et a offert au Sénégal sa première Coupe d'Afrique des nations, face à l'Egypte (0-0 a.p, 4 tab à 2) de son coéquipier à Liverpool, Mohamed Salah.
A peine sacré champion d'Afrique et élu meilleur joueur de cette édition, Mané n'a pas oublié de réconforter son ami Salah, en larmes à l'issue de la rencontre.
Ensemble ils ont hissé leur club sur le toit de l'Europe avec un succès en Ligue des champions en 2019, avant d'offrir aux Reds un sacre en Premier League l'année suivante, après 30 ans d'attente.
Heureux en club, les deux comparses avaient été des finalistes malheureux de la CAN avec leurs sélections respectives. En 2017 contre le Cameroun (2-1) pour l'Egyptien, en 2019 contre l'Algérie (1-0) pour le Sénégalais.
A Yaoundé, dimanche soir, N.10 dans le dos, les deux joueurs de 29 ans se faisaient face au coup d'envoi. Mais après une prolongation et des tirs au but, c'est Sadio Mané qui a décroché sa première CAN. La première aussi pour son pays. Salah devra lui encore patienter pour soulever ce trophée.
Sané, auteur d'une très belle CAN avec trois buts et deux passes décisives, et le Sénégal ont été les premiers à s'illustrer lors de la première période de la finale. Dès la troisième minute, Mané a tenté de déborder avant d'être repris par Mohamed Abdelmonem.
- Gabaski fait douter Mané -
Le défenseur égyptien n'a rien pu faire en revanche quelques minutes plus tard sur une percée de Saliou Ciss et son tacle raté a offert un penalty aux Lions de la Teranga.
Alors que Mané se rapprochait du point de penalty, Salah est alors venu souffler quelques conseils au gardien Mohamed Abougabal, avant que son coéquipier à Liverpool ne vienne se mêler à la conversation pour semer la confusion chez le portier.
Mais c'est bien "Gabaski", déjà héros contre la Côte d'Ivoire en huitièmes et le Cameroun en demies, qui est sorti vainqueur du face à face en repoussant la frappe en force, mais un peu trop axiale de Mané (7e).
Un peu contrarié par son échec, l'attaquant sénégalais s'est montré plus discret ensuite, laissant la vedette à Ismaïla Sarr, titularisé et très remuant.
Plus en retrait lors de cette CAN que Mané, Salah avait inscrit jusqu'alors deux buts et surtout brillé en quarts contre le Maroc (2-1) avec un but et une passe décisive.
Le leader des Pharaons, déjà trois prolongations dans les jambes, a quasiment dû patienter jusqu'à la demi-heure de jeu pour se signaler, d'une frappe à l'entrée de la surface, mais sans danger pour Edouard Mendy (28e).
Juste avant la pause, Salah a retrouvé son habituelle explosivité en filant vers la surface avant d'effacer Abdou Diallo. Mais l'Egyptien a encore trouvé Mendy sur sa route, impeccable pour empêcher la balle de se loger sous la transversale (43e).
- Revanche en mars -
Au retour des vestiaires, Sadio Mané, Idrissa Gueye et Famara Diedhiou, ont tenté, en vain, de forcer la défense égyptienne et son verrou Gabaski.
Si Mané a essayé de délivrer les siens, Salah s'est montré très discret. Passé en pointe après l'entrée de "Trezeguet", il a laissé à Marwan Hamdi le soin d'apporter le danger dans la surface adverse sur une tête puissante mais à côté (75e).
Puis lors de la prolongation, c'est encore le gardien Gabaski qui s'est mis en évidence côté égyptien, repoussant trois tentatives de Bamba Dieng (91e, 99e, 114).
Lors de la séance de tirs au but, après deux échecs égyptiens, c'est à Mané qu'est revenu le soin d'offrir le titre aux siens. Cette fois, l'attaquant sénégalais n'a pas failli. Sous les yeux de Salah, qui n'a eu l'occasion de se livrer à l'exercice, la frappe victorieuse de son coéquipier en club mettant fin à la séance.
Mané et Salah vont vite se retrouver à Liverpool pour tenter d'écarter l'Inter Milan en Ligue des champions mi-février puis ils se recroiseront, en sélection, en mars pour l'affiche des barrages africains de la Coupe du monde.
P.Rossi--IM