L1: à Lyon entre les défaites et les "taupes", Grosso déjà sous pression
La pression s'accentue: arrivé le 16 septembre au chevet de l'OL en remplacement de Laurent Blanc, l'Italien Fabio Grosso est en quête d'une première victoire et de contrôle sur son vestiaire, alors que le club est lanterne rouge de Ligue 1.
Fortement menacé de relégation, Lyon, battu à domicile par Clermont (2-1), dimanche, dans le duel des deux derniers de la classe, reste la seule équipe du championnat sans succès avant de jouer à Marseille, puis de recevoir Metz et d'affronter Rennes, Lille, Lens.
L'affaire de la "taupe" n'arrange rien. Mardi, le technicien a annulé l'entraînement de l'après-midi après une séance de photo officielle avec le président du club John Textor et les joueurs.
Cette annulation serait en lien avec des propos tenus par le consultant Jérôme Rothen dans son émission sur RMC lundi. "Il n'y a quasiment plus un joueur qui peut se le voir. Il y a des joueurs expérimentés et très expérimentés qui m'ont même dit qu'il était peut-être dans les entraîneurs les plus nuls qu'ils avaient pu avoir. Il s'est mis tout le monde à dos", a dit l'ancien joueur parisien à l'antenne.
Depuis, celui qui fut champion du monde avec l'Italie en 2006, ancien joueur d'un Olympique lyonnais alors dominateur du football français (2007-2009), chercherait le ou les bavards.
Après un déjeuner avec son groupe au restaurant du club, le technicien a en effet participé à une réunion-vidéo qui aurait tourné à l'enquête interne.
- Commando -
"Ça reste un vestiaire de foot. Tu ne sauras jamais qui a parlé. C'est une perte de temps", a soupiré Rothen mardi, qui a taclé: "Je pars du principe que Lyon est en grand danger. Ça se voit au niveau du classement et, si ça continue à durer avec Fabio Grosso, je pense qu'ils vont droit dans le mur".
Le cinquième technicien appelé à l'OL depuis le printemps 2019 semble à la peine dans les bas-fonds de la Ligue 1, avec un effectif affaibli notamment en raison de la perte de ses meilleurs joueurs.
Selon des sources proches du club, l'équipe paie aussi une préparation estivale insuffisante, alors que le recrutement a été limité par les mesures d'encadrement de la DNCG. Mesures que John Textor espère voir levées pour opérer un mercato d'hiver "très ambitieux" et remonter au classement.
En attendant, l'Italien de 45 ans, dont l'expérience se limite à des clubs de 2e division italienne et à un passage au FC Sion en Suisse, fait de nombreux essais, alors que l'urgence voudrait qu'il mobilise un commando pour sauver le club de la descente.
En quatre matches, 21 joueurs de champ ont été utilisés sous différents systèmes de jeu, sans succès. Et ses options de départs comme celles de ses remplacements suscitent le débat.
- Perte nette -
John Textor, lui, reste persuadé d'avoir fait le bon choix. "C'est un bon coach. Il fait du bon boulot. L'équipe progresse à chaque match. J'ai fait une erreur, j'aurais dû prendre cette décision pendant l'été", a-t-il dit dimanche, tout en affichant son optimisme.
"Quiconque parle de relégation veut seulement installer la peur, raconter des histoires. (....) L'équipe est trop bonne. Personne ne s'inquiète dans le vestiaire, ni dans le staff", a insisté l'homme d'affaires américain.
L'inquiétude est bien réelle cependant, alors que ces derniers mois, des rumeurs négatives se sont ajoutées aux litiges entre John Textor et l'ancien patron historique Jean-Michel Aulas - devenu actionnaire minoritaire après la cession du club en décembre dernier.
Mercredi, le groupe qui chapeaute l'OL a publié ses comptes pour l'exercice 2022-23, avec des lignes dans le rouge: au 30 juin, l'excédent brut d'exploitation est négatif, à -1,8 million d'euros alors que le club avait réussi à redresser la barre après le Covid (15,9 millions d'euros) en 2021-2022.
Si la valeur de l'effectif professionnel masculin est estimée à 274 M EUR (269 M EUR en juin 2022), la holding annonce une perte nette de 99 millions d'euros, en chute de 80% comparé à l'exercice précédent (55 millions d'euros).
A.Bruno--IM