Ligue des champions: Adli, le "titi" devenu chouchou de l'AC Milan
Coincé sur le banc des remplaçants la saison dernière, Yacine Adli a trouvé sa place et un nouveau rôle depuis septembre à l'AC Milan avec qui il défie mercredi en Ligue des champions le Paris SG, son club formateur.
Dans le contingent des joueurs français du Milan où il a pour coéquipiers le gardien de l'équipe de France, Mike Maignan, "titi" parisien lui aussi, le meilleur buteur de l'histoire des Bleus, Olivier Giroud, ou encore un autre vice-champion du monde 2022, Théo Hernandez, il n'était pas, de très loin, le plus attendu après sa première saison en Serie A où il a dû se contenter de 140 minutes de jeu et six bouts de match.
Mais Adli, 23 ans, est bien la révélation du début de saison et s'est installé depuis cinq matches dans l'équipe-type, en profitant de l'absence du Bosnien Rade Krunic, blessé à une cuisse.
Signe de l'importance qu'il a pris dans le dispositif milanais, son entraîneur Stefano Pioli l'a titularisé lors du choc contre la Juventus perdu 1 à 0 dimanche alors que Krunic est désormais rétabli.
Il a déjà plus que doublé son temps de jeu (285 minutes) et ce n'est pas sans doute pas fini, tant sa vision du jeu, sa maîtrise technique et son impact physique ont fait mouche.
- "Très grand avenir" -
Alors qu'il le pensait la saison dernière mal armé pour jouer en Serie A, l'entraîneur de l'AC Milan ne tarit pas d'éloges sur l'ancien Bordelais (2019-22) qu'il a repositionné dans un registre plus défensif.
"C'est un joueur qui a un présent et un futur dans notre club. Il s'est accroché et il a mérité d'avoir sa chance. Il faut qu'il prenne moins de risques quand il a le ballon, mais je suis sûr qu'il a à ce poste un très grand avenir devant lui", s'est enflammé Pioli la semaine dernière.
Le technicien ne trouve quasiment plus rien à redire à ce que fait Adli sur le terrain, comme en dehors, où sa personnalité affable, sa coiffure parfois improbable et sa maîtrise de l'italien en font un joueur apprécié de ses coéquipiers comme des supporters.
"Yacine est un artiste, hors des terrains ainsi" a estimé Pioli.
L'ancien international français U20 a encore marqué des points aux yeux des tifosi, ou plutôt à leurs oreilles, en reprenant en pleine interview les paroles d'un des chants de la Curva Sud.
"Vous pouvez croire en moi et compter sur moi, je donne toujours le maximum", a-t-il lancé aux supporters milanais dans cet entretien à Sportmediaset.
- Le nouveau Pirlo ? -
Avant de rendre hommage à son entraîneur: "Si je suis resté, c'est qu'il a toujours fait en sorte que je me sente comme un membre à part entière de l'équipe (...) Une fois le mercato terminé, il m'a dit qu'il était très content que je sois resté et cela a changé beaucoup de choses pour moi".
"Mon temps de jeu a augmenté, mais je suis toujours en train d'apprendre et de progresser, ce n'est que le début", a ajouté celui qui est désormais comparé au champion du monde 2006 Andrea Pirlo, incontournable dans l'entre-jeu milanais de 2001 à 2011.
Et quoi de mieux pour conforter son nouveau statut que de tourmenter au Parc des Princes le PSG où le natif de Vitry-sur-Seine a joué de 13 à 19 ans.
S'il continue sur sa lancée, Adli pourrait bien entrer dans un "club" en pleine expansion, celui des "titis" partis sous d'autres cieux faute de temps de jeu et de confiance à Paris pour se faire un nom en Europe et devenir international avec les Bleus, comme Maignan, Kingsley Coman (Bayern Munich), Christopher Nkunku (Chelsea) ou Moussa Diaby (Aston Villa).
A moins qu'il n'enfile le maillot de l'Algérie, dont le sélectionneur Djamel Belmadi dit attendre un signe de sa part sur son éventuel désir de jouer avec les Fennecs.
R.Marconi--IM