Athlétisme: le marathonien kényan Ekiru écope de 10 ans de suspension pour dopage
Le Kényan Titus Ekiru, vainqueur du marathon de Milan en mai 2021, a écopé de dix ans de suspension pour dopage et obstruction à l'enquête, a annoncé lundi l'Unité d'intégrité de l'athlétisme (AIU).
L'athlète de 31 ans a été testé positif à une substance dopante après sa victoire surprise à Milan, où il venait de remporter le marathon en un temps canon de 2 heures 2 min 57 sec. Il avait subi un autre contrôle positif en novembre de la même année à Abou Dhabi, a précisé l'AIU dans un communiqué.
Ekiru avait affirmé que cette anomalie résultait d'un traitement médical légal pour ses blessures.
Athlète méconnu, Ekiru avait surpris les spécialistes de l'épreuve avec un temps exceptionnel au niveau de l'ancien record du monde de son compatriote Denis Kimetto (2h02:57 également, en 2014), amélioré deux fois par Eliud Kipchoge (en 2018 puis en 2022) et finalement battu par Kelvin Kiptum le 8 octobre à Chicago (2h00:35).
Ekiru avait été dans un premier temps suspendu provisoirement le 28 juin 2022, pour usage de l'acétonide de triamcinolone --un glucocorticoïde totalement interdit depuis janvier 2022-- et à la péthidine (narcotique). La confirmation de sa suspension signifie qu'il sera interdit de courir jusqu'en 2032.
L'AIU a ajouté que le Kényan était déchu de ses titres, ainsi que ses résultats depuis la course de Milan et tous les prix glanés sont perdus.
L'interdiction fait suite à une "enquête approfondie" qui a révélé une fraude délibérée de la part d'Ekiru pour entraver l'enquête de l'AIU et une collusion avec un médecin d'un hôpital kényan, a indiqué l'agence.
"Dans un premier temps, Ekiru a fait part de son intention de contester les allégations. Mais confondu par des preuves substantielles contre lui, l'athlète kényan a a renoncé à poursuivre la procédure", ajoute le texte.
L'organisme a demandé à l'Agence antidopage du Kenya (ADAK) de renvoyer le médecin devant les autorités pénales du pays pour une enquête plus approfondie.
Le Kenya a connu une recrudescence des cas de dopage qui ont entaché sa réputation de la puissance de l'athlétisme. Près de 70 sportifs – principalement des coureurs de fond – ont été interdits au cours des cinq dernières années.
B.Agosti--IM