Il Messaggiere - Mondial-2023: la +French Connection+ de Simon Raiwalui, le guide du rugby fidjien

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Mondial-2023: la +French Connection+ de Simon Raiwalui, le guide du rugby fidjien
Mondial-2023: la +French Connection+ de Simon Raiwalui, le guide du rugby fidjien / Photo: Sebastien SALOM-GOMIS - AFP

Mondial-2023: la +French Connection+ de Simon Raiwalui, le guide du rugby fidjien

Sur le devant de la scène depuis le début du Mondial, le Fidjien Simon Raiwalui s'est construit une âme de manager en France où il a vécu onze ans, d'abord comme joueur exemplaire et tuteur des siens, puis comme adjoint paternaliste et investi.

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De l'ombre à la lumière. Nommé sélectionneur en février après le départ de Vern Cotter, Raiwalui, 49 ans, a transformé les funambules du rugby en une machine qualifiée pour les quarts de finale de la Coupe du monde contre l'Angleterre, après un succès historique sur l'Australie.

Une mutation à l'image de son parcours personnel.

Né à Auckland, éduqué en Australie tout en restant fidèle à ses racines (39 sélections), Raiwalui a été l'un des premiers joueurs du Pacifique à venir en Europe.

Trois ans à Newport au pays de Galles d'abord, puis quatre saisons aux Saracens en Angleterre avant d'imposer sa grande carcasse (2,01 m, plus de 120 kilos) en France au Racing-Métro 92 alors en Pro D2.

"C'était un type formidable, un deuxième ligne exemplaire, taiseux mais il savait se faire comprendre", détaille pour l'AFP le président Jacky Lorenzetti. "Derrière son aspect bourru et granitique, il était très doux, gentil. On pense que les gentils sont faibles mais lui n'était pas faible."

- Cœurs de canard -

Au milieu des étoiles recrutées en même temps que lui - Sireli Bobo, Augustin Pichot, Andrea Lo Cicero, Franck Tournaire, +Jeff+ Dubois ou Thomas Lombard - Raiwalui s'affirme.

"C'était un joueur de devoir, très respectueux et respecté de ses équipiers qui voyaient en lui une certaine sagesse", se souvient son manager d'alors Pierre Berbizier, qui en fait son capitaine.

Pour s'intégrer, "il faisait l'effort d'apprendre le français", poursuit l'ancien demi de mêlée.

Surnommé +Papa+, il s'occupe aussi de l'intégration de ses compatriotes comme Virimi Vakatawa, 17 ans à peine et déboussolé lors de son arrivée en France en 2009.

"C'était un peu le chef des Fidjiens, tout passait par lui. S'il y avait une embrouille, il était là pour rétablir les choses", rapporte l'ancien ouvreur Jeff Dubois qui se souvient de son amour pour les "coeurs de canard" lors des nombreux barbecues partagés chez lui en présence de tous les étrangers.

Raiwalui participe à la remontée en Top 14 en 2009 et à l'épopée jusqu'au barrage perdu face au futur champion Clermont l'année suivante.

"Il s'occupait de la touche car il avait quand même quelques aptitudes", précise Berbizier. "Il avait toujours un avis pertinent, mais de là à dire qu'il allait devenir entraîneur..."

- Bosseur et bienveillant -

Il le devient pourtant, en 2012, auprès des Espoirs puis au côté de Gonzalo Quesada nommé entraîneur en chef du Racing. Il suit sa trace chez le voisin et rival, le Stade Français, en 2014, où il retrouve Jeff Dubois, adjoint chargé des arrières.

"Ce rôle d'entraîneur lui allait bien, lui convenait parfaitement, reconnaît ce dernier. Il était dans son élément, entraîneur des avants, de la conquête et de la défense aussi."

Gros bosseur, très calme - "on le voit sur les matches, il ne s'énerve jamais", dixit Dubois - Raiwalui "savait se faire respecter sans élever trop la voix" et cette méthode porte ses fruits: titre de champion de France en 2015, Challenge européen en 2017.

"Que des bons souvenirs", souligne son ancien troisième ligne Raphaël Lakafia. "Simon m'a beaucoup apporté à titre individuel. Il avait énormément de bienveillance vis-à-vis de ses joueurs, avec un regard assez paternel. Il m'a marqué car au-delà de ses compétences, c'était quelqu'un de profondément humain."

Après une dernière saison avec Quesada à Biarritz en Pro D2, il quitte la France pour devenir entraîneur des avants des Wallabies, avant de revenir aux Fidji en 2020 comme directeur général de la haute performance, puis d'être nommé sélectionneur en début d'année.

"C'est un bon parcours et ça ne m'étonne pas, résume Berbizier. Dans la structuration du jeu des Fidji, dans l'organisation, on retrouve un peu les différentes cultures qu'il a rencontrées: Fidji, Australie, Europe. Il a su en faire la parfaite synthèse".

B.Agosti--IM