XV de France: Dupont, le retour du patron
Il est de retour. Trois semaines après son opération de la mâchoire, Antoine Dupont retrouve ses galons de capitaine et sa place de titulaire pour le titanesque quart de finale de Coupe du monde face aux Sud-Africains tenants du titre, dimanche ay Stade de France.
"Je me sens très bien. Sur le coup, je ne connaissais pas la gravité de ma blesure. J'ai pris le temps de revenir, retrouver l'espoir. Ma convalescence s'est bien passée. J'ai pu passer les étapes nécessaires, j'ai eu plusieurs semaines: je suis en pleine capacité de mon jeu, de mes moyens physiques ou techniques pour dimanche", a assuré Dupont.
"Je n'ai vraiment pas ressenti de pression de la part du staff. Si je joue, c'est que je me sens bien. Les voyants sont au vert. On a respecté les délais imposés dès le début. Le plus important, c'était mon ressenti, que je n'ai pas d'appréhension, que je ne joue pas avec le frein à la main", a-t-il poursuivi.
Figure de proue du rugby français, leader d'un XV de France en quête d'une première couronne mondiale, Dupont (26 ans, 51 sél.) a reçu lundi le feu vert du chirurgien qui l'a opéré pour reprendre les entraînements avec contacts.
Victime d'une fracture maxillo-zygomatique le 21 septembre à Marseille lors de la victoire fleuve face à la Namibie (96-0), opéré le lendemain à Toulouse, Dupont a retrouvé ses coéquipiers début octobre à Aix-en-Provence, se contentant dans un premier temps de séances légères avant de retoucher le ballon puis d'accélérer son retour.
Après des séances mardi et mercredi, où il a été casqué par moments, le Toulousain a effectué un retour express pour ce premier match décisif devant les Springboks et leur pack terrifiant.
- Casqué -
Il évoluera dimanche avec ce casque. "C'était un souhait du chirurgien. Il me l'a proposé. Il me l'a plus que proposé même (sourire)", a assuré Dupont. "Je l'ai testé, il n'y a pas de gêne avec donc je suis parti pour jouer avec."
Dupont est le seul changement par rapport au XV de départ qui avait passé l'Italie (60-7) à la moulinette lors du dernier match de la phase de poules.
Il sera donc associé dans la charnière à l'ouvreur de Bordeaux-Bègles Matthieu Jalibert. Les autres cadres habituels sont également de la partie, comme l'arrière et buteur Thomas Ramos, l'ailier Damian Penaud, le centre Gaël Fickou ou le pilier Cyril Baille.
La troisième ligne de combat formée par Charles Ollivon, Grégory Alldritt et Anthony Jelonch est également reconduite, tout comme Cameron Woki et Thibaud Jelonch juste devant eux.
Le banc est articulé autour de six avants et deux arrières, avec le polyvalent flanker Sekou Macalou capable d'évoluer également à l'aile.
Ce ne sera pas de trop pour contrer l'énorme défi physique que les Boks vont indéniablement imposer aux Bleus.
D'autant que les Sud-Africains ont prévu quelques surprises pour le pays hôte, à commencer par une charnière Manie Libbok-Cobus Reinach plutôt que celle attendue Handré Pollard-Faf de Klerk.
Le vétéran Duane Vermeleuen, 37 ans, a également été préfré à Jasper Wiese, pourtant titulaire contre l'Ecosse et l'Irlande.
"À la charnière, nous avons estimé que Cobus (Reinach) et Manie (Libbok) étaient les joueurs qui nous donnaient les meilleures opportunités par rapport à ce que va nous proposer la France", s'est justifié le sélectionneur Jacques Nienaber. "En N.8, on pense que Duane est aussi celui dont nous aurons besoin. La sélection a dépendu de l'adversaire."
Une victoire, et les hommes de Fabien Galthié retrouveront les demi-finales, une première depuis l'édition 2011. Dans le dernier carré, les Bleus affronteraient le vainqueur du match entre l'Angleterre et les Fidjis. Mais, avant ça, il faudra franchir la montagne sud-africaine.
A.Goretti--IM