Euro-2024: les Bleus ont un travail à finir
Impériale depuis le début des qualifications, l'équipe de France va tenter de sécuriser aux Pays-Bas son billet pour la phase finale de l'Euro-2024, vendredi à Amsterdam, un succès lui garantissant sa présence en Allemagne.
Avec cinq victoires en autant de rencontres et aucun but encaissé, les vice-champions du monde survolent le groupe B et ne sont plus qu'à un pas d'obtenir le précieux sésame pour le grand rendez-vous continental (14 juin-14 juillet 2024). Leur domination est telle que même un nul pourrait suffire, si la Grèce, 3e de la poule, s'inclinait dans le même temps en Irlande.
En mettant fin au suspense rapidement, les troupes de Didier Deschamps s'offriraient le luxe d'une fin d'année paisible et confirmeraient la pertinence des choix du sélectionneur, qui a su régénérer son groupe après le Mondial-2022 et la retraite internationale de plusieurs tauliers (Hugo Lloris, Raphaël Varane, Karim Benzema, Steve Mandanda).
"On a un match avec beaucoup d'enjeu, les trois points, la qualification, Et l'objectif ce n'est pas uniquement d'être qualifié mais de finir premier, de gagner tous nos matches et de ne pas prendre de buts", a expliqué le défenseur Ibrahima Konaté.
Même si le revers en Allemagne en match amical (2-1, le 12 septembre), le premier en 2023, a jeté un froid malgré une formation largement remaniée, la tâche des Bleus est loin d'être insurmontable face à des Néerlandais décimés par les blessures et privés de nombreux cadres (Sven Botman, Matthijs de Ligt, Frenkie de Jong, Memphis Depay, Cody Gakpo). En mars dernier, plusieurs joueurs bataves avaient été victimes d'une intoxication alimentaire et le résultat avait été sans appel en faveur des Tricolores au Stade de France (4-0) avec un doublé de Kylian Mbappé.
La star et capitaine de l'équipe de France sera une nouvelle fois au centre de l'attention, d'autant qu'il reste muet depuis plusieurs matches. Inefficace lors de ses quatre dernières sorties avec le PSG, "Kyks" doit aussi mettre fin à une petite disette en sélection, son ultime but remontant à un penalty contre la Grèce (1-0), le 19 juin.
- Le réveil de Mbappé? -
Cela tombe bien: le crack de Bondy (24 ans) adore les Oranje face à qui il a marqué quatre fois en trois confrontations, ouvrant même contre les Bataves son compteur en bleu en 2017. Et il a toujours en point de mire les 41 réalisations du légendaire Michel Platini dont il n'est plus qu'à une petite unité. Un challenge qui a de quoi réveiller un joueur de sa trempe.
"Il n'est pas au mieux de sa forme à l'image des résultats de son club certainement (...) Mais je n'ai pas d'inquiétudes", a souligné Didier Deschamps le 5 octobre lors de l'annonce de la liste pour les rencontres aux Pays-Bas et face à l'Ecosse, mardi en amical à Lille.
Il faudra guetter pour quelle animation offensive optera Deschamps, la hiérarchie en attaque n'étant pas encore figée et personne ne s'étant réellement imposé aux côtés de l'incontournable Mbappé, que ce soit au poste d'avant-centre (Olivier Giroud, Randal Kolo Muani, Marcus Thuram) ou sur le côté droit où "DD" a l'embarras du choix avec les deux feux-follets Ousmane Dembélé et Kinglsey Coman.
Le déplacement en Allemagne, sans Mbappé, resté sur le banc, avait ainsi révélé au grand jour le manque de plan B crédible en l'absence du Parisien. Ce sera l'un des enjeux de cette fenêtre internationale et des prochains mois.
En attendant, Deschamps doit gérer l'urgence qui l'oblige surtout à repenser sa défense, handicapée par de nombreuses indisponibilités, notamment celle de Dayot Upamecano. C'est donc une charnière centrale inédite qui sera alignée à Amsterdam, le Parisien Lucas Hernandez tenant la corde pour accompagner Ibrahima Konaté, désormais titulaire indiscutable.
"On est confiants parce qu'on est bien dernièrement. Je pense qu'il va y avoir une grosse réaction de la part de l'adversaire, ça ne sera pas facile mais on va tout donner pour obtenir la victoire", a déclaré Kingsley Coman cette semaine. Histoire de terminer le travail en beauté et de se projeter tranquillement sur l'Euro en Allemagne.
L.Bernardi--IM