Ligue Europa: à l'OM, SOS défense
Dix buts encaissés lors des trois derniers matches: à l'heure d'accueillir Brighton, meilleure attaque de Premier League, jeudi en Ligue Europa (18h45), l'OM et Gennaro Gattuso sont confrontés à un vaste chantier défensif, entre faillites individuelles et mauvaises habitudes collectives.
"On a pris dix buts en trois matches, c'est un chiffre alarmant", a reconnu Gattuso samedi après le match perdu à Monaco, où Pau Lopez a encaissé trois nouveaux buts (3-2), après les quatre pris au Parc des Princes face au Paris SG (4-0) et les trois concédés quelques jours plus tôt sur la pelouse de l'Ajax Amsterdam (3-3).
Effectivement alarmant, le chiffre l'est encore plus si l'on pense que l'OM s'apprête à accueillir l'équipe qui marque le plus en Angleterre (19 buts en sept matches), plus que le Manchester City de Guardiola, l'Arsenal d'Arteta ou le Liverpool de Klopp.
"On va jouer contre une équipe qui est parmi les trois premières au monde en ce qui concerne la possession. Et qui peut changer dix joueurs tout en gardant toujours la même typologie de jeu", a résumé Gattuso mercredi à propos de l'équipe dirigée par son compatriote Roberto De Zerbi.
"C'est une équipe qui ne change jamais une virgule, qui vient jouer en passes et te rentre dedans avec de la possession. Il faudra du courage, courir, courir, tout en sachant que tu risques de ne pas toucher le ballon. Et si tu presses mal, ils te font mal. Il faudra avoir du courage aussi quand on aura le ballon. Si on joue petit bras, ça sera une longue soirée", a aussi estimé le Calabrais.
- Fragile partout -
Le diagnostic n'est pas forcément très rassurant alors que l'OM est toujours en pleine convalescence au moment de retrouver le Vélodrome dix jours après le match nul (0-0) concédé face à Toulouse, un soir où les premiers "Mouille le maillot ou casse-toi !" tombés des deux virages avaient été les signes annonciateurs de la crise à venir.
Depuis, l'OM est passé de Marcelino à Gattuso en passant par Jacques Abardonado. Il a été courageux à Amsterdam et à Monaco, frileux à Paris et fragile partout.
Sur le plan individuel, l'OM paie le prix de prestations décevantes de la part de certains cadres. Dans les buts, Pau Lopez est rarement décisif et, devant lui, Chancel Mbemba est méconnaissable, très loin du très haut niveau affiché pendant les deux premiers tiers de la saison dernière.
Mais le problème marseillais est également collectif, comme l'ont expliqué mercredi Gattuso et Iliman Ndiaye. "C'est un nouveau style de jeu comparé à l'ancien coach. Il reste des erreurs à gérer, notamment défensivement. Mais ça commence par les attaquants", a ainsi estimé l'ailier sénégalais.
"Si on veut jouer comme je le veux, il n'y a qu'une seule façon de penser: les premiers défenseurs sont les attaquants", a confirmé Gattuso.
- Digérer Tudor -
"Parfois on l'a bien fait, mais parfois les milieux en pressant ont ouvert trop de lignes de passes à Monaco. Si on fait ça bien, si on reste compacts, si on continue à courir, on peut s'améliorer", a ajouté le technicien italien.
Le nouvel entraîneur marseillais a par ailleurs repris un thème développé avant lui par Marcelino: l'OM serait encore en train de digérer l'abandon du style Igor Tudor.
"L'année dernière, c'était du un-contre-un partout. Il n'y avait que deux choses à penser, courir pour suivre son joueur et ne pas perdre son duel. Ensuite, c'était un chaos travaillé", a-t-il diagnostiqué.
"Puis Marcelino est arrivé et a essayé autre chose. Les joueurs n'ont pas encore effacé tout ça et c'est normal, il faut du temps. Ils doivent effacer le jeu de l'année dernière", a conclu Gattuso.
Et s'il faut chercher un motif d'espoir ailleurs, pourquoi ne pas regarder du côté de Brighton ? Les hommes de De Zerbi attaquent certes très bien mais samedi, pendant que l'OM en prenait trois à Monaco, eux en ont encaissé six sur la pelouse d'Aston Villa (6-1)
D.Lombardi--IM