Triathlon: le sprint d'or de Dorian Coninx
Le sacre au bout du sprint. Le Français Dorian Coninx a succédé à son compatriote Léo Bergère comme champion du monde de triathlon en s'adjugeant la grande finale en format olympique du circuit WTCS à Pontevedra en Espagne samedi.
"J'ai fait avec les moyens du bord, ce qui me restait", lâche par téléphone à l'AFP le triathlète de 29 ans à propos de l'ultime explication à quatre. "Cette fois j'ai attendu le tapis bleu (marquant la zone d'arrivée, NDLR) parce que j'ai eu l'impression d’avoir lancé mon sprint trop tôt à Paris. Mais j'ai cru que je n'allais jamais le passer (l'Allemand Tim Hellwig, deuxième de la course)."
Déjà troisième du test event de Paris mi-août, l'Isérois signe une saison révélation à moins d'un an des JO de Paris-2024: "C’est fou, ça a été une montée en puissance toute l'année, ça dépasse ce que j'espérais."
Dans un scénario aussi fou, voire plus, que celui ayant couronné Léo Bergère il y a un an à Abou Dhabi, Dorian Coninx, cinquième au classement général avant cette finale, a profité des défaillances du Britannique Alex Yee et du Néo-Zélandais Hayden Wilde, qui ont dominé toute la saison, avant de régler au sprint Léo Bergère, quatrième de la course et troisième du général.
- "Je ne m'y attendais pas du tout" -
"Je me doute que ce n’était pas si mal avant le sprint, qu'il y avait une possibilité d'être champion du monde. Mais je ne m'y attendais pas du tout ce matin", livre encore Dorian Coninx. "J'étais déjà content de gagner la course, champion du monde, c'est la cerise sur le gâteau. Les cinq minutes que les officiels ont pris pour calculer les scores ne m'ont même pas paru si longues."
Car ni Dorian Coninx ni Léo Bergère n'avaient leur destin entre mains: ils devaient espérer placer d'autres triathlètes entre eux et les deux favoris.
Leader avant cet épilogue, Alex Yee (29e de la course) a craqué dans la partie cyclisme de ce triathlon de format olympique (1,5 km de nage, 40 km à vélo et 10 km de course à pied). Quant à Hayden Wilde (9e), il a écopé d'une pénalité de quinze secondes pour une transition non réglementaire.
En plus de la troisième place au général de Léo Bergère, un autre Français, Pierre Le Corre, a pris la troisième place de la course de samedi, montrant que le triathlon français pouvait répondre au rendez-vous, à un an des JO-2024.
"Ce titre va peut-être rendre les choses encore plus compliquées", analyse pourtant Dorian Coninx, seulement vainqueur d'une étape WTCS en format olympique au plus haut niveau auparavant, en 2019. "Il va falloir que je prenne du recul, que je ne m’enflamme pas."
Après une saison dernière gâchée par des blessures et infections virales, celle-ci a permis à Coninx et ses mèches blondes décolorées d'afficher de la régularité avec quatre top 5 avant cette finale. Le fruit d'un changement de méthode d'entrainement deux ans et demi plus tôt.
"Je fais moins d'intensités très hautes. Plutôt des efforts aérobie, dans la durée. J'arrive mieux à les encaisser, je me sens moins fatigué, en forme."
E.Mancini--IM