Ligue Europa: Un point qui fait du bien pour l'OM
Mal embarqué et souvent très inquiétant défensivement, l'OM a fait preuve de caractère pour aller chercher un point (3-3) jeudi sur le terrain de l'Ajax Amsterdam pour la première journée de Ligue Europa, un résultat qui fait du bien au coeur de la crise profonde que traverse le club.
Du foot, enfin, comme une parenthèse dans la "sacrée tourmente" dont a parlé mercredi Pierre-Emerick Aubameyang...
L'OM est en effet arrivé à Amsterdam sans entraîneur attitré et avec l'intérimaire Jacques Abardonado sur le banc, sans équipe dirigeante non plus, puisque le président Pablo Longoria et ses plus proches collaborateurs sont restés à Marseille, décidés à prendre du recul après la réunion très tendue lors de laquelle leur départ a été réclamé lundi par les représentants des groupes de supporters.
Le face à face a ouvert la crise profonde dans laquelle l'OM est plongé et dont le résultat de jeudi ne le sortira certainement pas. Mais les Marseillais repartent au moins des Pays-Bas avec un point, un peu de fierté et un léger espoir de pouvoir résister aussi dimanche au Paris SG.
Pour préparer son affaire dans la ville du football total, Abardonado n'avait eu qu'un seul entraînement et avait demandé à ses joueurs de rester "focus sur le terrain". Ce n'était pas simple, quand même, et le début de match a pu laisser penser que les joueurs de l'OM étaient eux aussi tout au fond du trou.
- Ounahi relancé -
Car l'OM pouvait-il tomber encore plus bas que l'abysse atteint à la 20e minute ? Le club marseillais était alors mené 2-0, plombé par de terribles faiblesses individuelles et collectives.
A la 9e minute, le premier coup est tombé sur une erreur de débutant de Chancel Mbemba, piégé par le rebond sur un dégagement du gardien de l'Ajax, et qui laissait Carlos Borges filer vers un duel facile contre Pau Lopez.
A peine plus de dix minutes plus tard, sur corner, Steven Berghuis punissait de nouveau l'OM, coupable d'une erreur de marquage comme Abardonado n'a pas dû en voir souvent, même quand il s'occupait des U17 du club (2-0, 20e).
Mais alors qu'ils auraient pu sombrer définitivement, les Marseillais ont superbement réagi, bien aidés par la spectaculaire faiblesse de la défense adverse.
Le dispositif imaginé par Abardonado, en 4-3-3 ou en 4-2-3-1 en fonction du positionnement d'Azzedine Ounahi, complètement laissé de côté par Marcelino, a alors pris tout son sens, avec une demi-heure courageuse et enlevée, bien plus convaincante que le football compassé du technicien espagnol.
- Doublé pour Aubameyang -
Marseille a d'abord été récompensé de son attitude par un très joli but de Jonathan Clauss, après un bon travail d'Amine Harit (2-1, 23e). Puis après avoir encore beaucoup raté, Aubameyang a enfin marqué, en concluant d'une frappe au premier poteau une nouvelle action menée par Harit (2-2, 38e).
En deuxième période, le schéma a été identique, avec un troisième but pour l'Ajax, inscrit par Taylor d'une reprise entre les jambes de Pau Lopez après un nouveau débordement du très dangereux Borges (3-2, 52e).
A la 67e, Lopez a ensuite sauvé de justesse le 4-2 après une énième erreur grossière de Mbemba, qui n'est vraiment plus le joueur qu'il était il y a un an.
Mais encore une fois, l'OM est revenu, Aubameyang, qui n'a toujours pas marqué en Ligue 1, inscrivant un doublé (3-3, 78e), comme il l'avait déjà fait au match retour contre le Panathinaïkos.
Ce duel de grands malades, aussi fragiles défensivement l'un que l'autre, aurait ensuite pu basculer d'un côté ou de l'autre mais il est resté équilibré.
"Pancho" Abardonado a vécu ça intensément, bondissant dans sa zone technique et encourageant sans cesse les siens. Dimanche, il sera de nouveau là au Parc des Princes, où un point serait encore accueilli comme une bénédiction. L'OM n'a vraiment pas assez de certitudes pour faire le difficile.
L.Marino--IM