L'OM, avion sans pilote et sans entraîneur avant son entrée en Ligue Europa
A la veille de son entrée en lice en Ligue Europa sur le terrain de l'Ajax Amsterdam, l'Olympique de Marseille ressemble mercredi à un avion sans pilote, sans entraîneur, et avec une direction sur un siège éjectable face à la colère des supporters.
A l'heure d'embarquer pour les Pays-Bas, les joueurs olympiens étaient bien seuls mercredi à la mi-journée. Marcelino, leur coach espagnol arrivé cet été pour succéder au Croate Igor Tudor, n'a en effet pas pris l'avion, a confirmé à l'AFP une source proche du dossier.
Honni par les supporters de l'OM pour le style de jeu -ou l'absence de style de jeu justement- pratiqué par ses joueurs, l'entraîneur asturien ne devrait pas retrouver la tête de l'équipe. Selon cette même source, il devrait en effet être rapidement officiellement démis de ses fonctions et remplacé pour un intérim d'une durée indéterminée par un ticket Pancho Abardonado - David Friio.
Jacques Abardonado, alias "Pancho", ancien défenseur central de l'OM, est un des membres du staff de Marcelino. Pour son CDD à la tête de l'équipe olympienne, cet ancien joueur de devoir qui savait "mouiller le maillot", comme l'aiment les supporters, sera associé à l'actuel directeur sportif du club. Mais il sera seul sur le banc jeudi soir face à l'Ajax, David Friio étant lui assigné à un rôle de représentation.
Car au-delà de l'absence de Marcelino, l'OM sera également sans président aux Pays-Bas, Pablo Longoria ayant lui aussi renoncé au voyage.
Le président espagnol de l'OM, le directeur du football du club Javier Ribalta, le directeur général Pedro Iriondo et le directeur financier Stéphane Tessier ont en effet décidé de "se mettre en retrait" pour "réfléchir" à leur avenir au sein du club, avait annoncé dès mardi soir à l'AFP une source proche du dossier. Et aucun des quatre hommes n'a donc pris la direction d'Amsterdam mercredi.
Dans l'entourage de Frank McCourt, le propriétaire américain du plus "fada" des clubs français, qui devrait communiquer officiellement dans la journée, on contestait pourtant mercredi cette "mise en retrait" du président Longoria et de ses plus proches collaborateurs face à la colère des groupes de supporters, qui avait culminé lundi lors d'une rencontre entre ceux-ci et les dirigeants du club à la Commanderie, le centre d'entraînement olympien.
- Menace de "guerre" -
"La direction est en place", persistait l'entourage de McCourt mercredi, selon qui "les événements de lundi sont inacceptables". Et "nous apportons un soutien sans équivoque au directoire", poursuivait-on, sans dissiper le flou sur la situation en cours dans la hiérarchie du club.
"Des représentants des associations de supporters ont exprimé leur souhait de voir l'actuel directoire de l'OM démissionner", et "la menace d'une +guerre+ à leur égard a été émise tant qu'ils ne démissionneraient pas", avait expliqué l'OM mardi au bout de la nuit, dans un communiqué nébuleux, sans pour autant annoncer aucune décision claire.
Selon une source proche du dossier, les quatre dirigeants visés auraient été "choqués" par la virulence des propos des supporters présents.
Côté supporters, on conteste en tout cas les menaces de mort évoquées par Eurosport Espagne, qui auraient visé Pablo Longoria. Paradoxe: Longoria était lui-même arrivé aux commandes du club en janvier 2021 après un coup de force des supporters, furieux de la gestion du président d'alors, Jacques-Henri Eyraud, et qui avaient pris d'assaut la Commanderie.
Sur le papier, la situation sportive de l'OM n'est pourtant pas catastrophique. Quatrième de la Ligue 1, à deux points du leader monégasque, et toujours invaincu, avec deux victoires et trois matchs nuls, le club phocéen devance même son ennemi juré, le Paris SG... Mais l'affreux nul 0-0 dimanche au Vélodrome contre Toulouse a été l'affront de trop pour des supporters en colère face au piètre jeu développé par les joueurs.
Déjà, dès cet été, les fans de l'OM n'avaient pas supporté l'élimination de leur équipe de la Ligue des champions, dès le 3e tour préliminaire, face au modeste Panathinaïkos Athènes.
I.Pesaro--IM