Foot: la France victime du réveil de l'Allemagne
L'équipe de France a subi sa première défaite de l'année en étant victime du réveil de l'Allemagne (2-1), pourtant en pleine crise mais soudainement galvanisée par la venue de son grand rival, mardi en match amical à Dortmund.
Deux jours après le limogeage de Hansi Flick et la nomination de Rudi Voeller comme sélectionneur intérimaire, les futurs hôtes de l'Euro-2024 pouvaient craindre le pire en recevant des Bleus invaincus en 2023 et déjà quasiment assurés de leur participation au tournoi continental. Mais ce sont au contraire les troupes de Didier Deschamps qui sont tombées dans le piège, sous-estimant sans doute le sursaut d'orgueil d'une Mannschaft aux abois ces derniers mois et qui venait tout juste de se faire humilier par le Japon (4-1), samedi.
Pour cette affiche prestigieuse, un véritable classique du football mondial, le patron de l'équipe vice-championne du monde avait décidé de procéder à six changements par rapport au onze de départ qui s'était facilement imposé face à l'Irlande (2-0), jeudi au Parc des Princes en qualifications de l'Euro-2024, ménageant sa star Kylian Mbappé, une première depuis le 30 novembre 2022 et le France-Tunisie du 1er tour du Mondial, et intronisant une défense totalement inédite. Signe du peu d'égards accordé à ce rendez-vous sans aucun enjeu, à une semaine du démarrage de la Ligue des champions.
La sanction a été immédiate et cette équipe de France avec son arrière-garde expérimentale a logiquement été dépassée, encaissant deux buts, signés du vétéran Thomas Muller dès la 4e minute, sa 45e réalisation en 123 sélections, et Leroy Sané en fin de rencontre (88e), juste avant la réduction du score d'Antoine Griezmann sur penalty (89e).
Les Bleus, qui avaient gardé leur cage inviolée cette année avant de se rendre en Allemagne, ont globalement pêché par trop de naïveté derrière, notamment la charnière composée de William Saliba et Jean-Clair Todibo, pas spécialement aidée par Benjamin Pavard, toujours aussi peu fiable à droite et incapable de maîtriser la vitesse de Serge Gnabry. De quoi déchaîner les 60.486 spectateurs du Signal Iduna Park, qui se sont même permis une hola en première période.
- Kolo Muani déçoit encore -
Si la défense a tangué, l'absence de Mbappé s'est fait cruellement et logiquement sentir. La statistique est révélatrice: la France n'a gagné aucun de ses trois derniers matches sans l'attaquant parisien.
Seul Kingsley Coman a surnagé alors que Randal Kolo Muani et Antoine Griezmann, capitaine en bleu pour la deuxième fois, ont rendu une copie très pauvre.
Kolo Muani, qui ambitionne de déloger l'inusable Olivier Giroud de sa position d'avant-centre N.1 en équipe de France, n'a pas profité du forfait sur blessure du Milanais pour marquer des points et a de nouveau déchanté, ne réussissant pas grand chose face à une défense allemande annoncée comme étant très friable. Autant dire que Giroud peut pour l'instant dormir sur ses deux oreilles dans l'optique de l'Euro.
La sortie rapide d'Ilkay Gundogan (25e), sans doute sur blessure, aurait pu déstabiliser les Allemands mais l'apathie générale côté français doublée d'un déchet technique peu habituel ont grandement facilité leur tâche.
La rentrée d'Ousmane Dembélé (65e) à la place de Coman n'a pas non plus eu le don de bouleverser la donne, même s'il s'est permis quelques percées sur une pelouse qu'il a fréquentée lors de son passage au Borussia Dortmund (2016-2017). Mais le néo-Parisien a beau faire des différences folles balle au pied, il reste d'une maladresse chronique dans le dernier geste.
L'Allemagne a donc tenu le choc et s'est complètement rassurée, en battant la France pour la première fois depuis le quart de finale du Mondial-2014.
Les Bleus devront montrer un autre visage, le 13 octobre au Pays-Bas, pour décrocher pour de bon leur ticket pour l'Euro-2024.
T.Abato--IM