Euro de volley: attention aux pièges bulgares
Les Bleus en voient de toutes les couleurs depuis leur arrivée à Varna sur les bords de la mer Noire et ce n'est pas fini: sans leur star Earvin Ngapeth, ils défient vendredi (19h30) en 8e de finale de l'Euro-2023 l'imprévisible Bulgarie, survoltée à domicile.
Il y a d'abord eu la reprogrammation en dernière minute de leur 8e de finale, initialement prévu samedi et avancé d'un jour, alors qu'ils ont passé une bonne partie de leur journée de mercredi en transit entre Tel-Aviv, où ils ont disputé la première phase, et Varna.
Il y aura peut-être l'éclairage du Palais de la Culture et des Sports qui aura changé entre les créneaux d'entraînement réservés aux champions olympiques 2021 et le jour du match.
Il y aura surtout "une salle à guichets fermés et une ambiance de feu", prévient le sélectionneur italien des Bleus Andrea Giani.
"Voir le calendrier d'un tournoi international changer en cours de compétition, on ne voit ça qu'en volley, pas en foot, basket ou handball, mais on ne doit pas gaspiller notre énergie avec ça", insiste-t-il.
L'équipe de France ne peut pas se le permettre: si elle a terminé la phase de poules à la première place de son groupe, elle a perdu un match (contre la Roumanie 3-1) et n'a pas toujours été convaincante avec une inquiétante propension à faire des fautes au service: 24 points, quasiment un set, concédés aux Roumains !
La première phase a également confirmé qu'il était impossible pour un joueur, même s'il est considéré comme l'un des meilleurs réceptionneurs-attaquants de l'histoire, d'être au niveau pour un tournoi international après une pause de quatre mois.
Ngapeth, 32 ans, suivra le 8e de finale du banc des remplaçants, et aussi les éventuels autres matches.
- La révélation Carle -
"Je lui ai fait faire deux matches pour pouvoir l'évaluer, il n'est pas prêt à jouer et à être le Earvin que tout le monde connaît (...) Il travaille beaucoup, mais il n'a pas le temps nécessaire sur ce tournoi pour être prêt", résume Giani.
"Il lui faudra deux mois pour redevenir le Earvin que nous connaissons tous", estime-t-il.
Même sans le meilleur joueur des JO de Tokyo, remplacé dans l'équipe-type par la révélation de cette saison internationale Timothée Carle, les Bleus restent en théorie favoris face aux Bulgares, 31e mondial et 4e de leur groupe avec seulement deux victoires.
"Ce n'est pas une équipe parfaite, concède Giani, mais ils ont trois joueurs Tsvetan Sokolov, Aleksandar Nikolov et Martin Atanasov, qui sont de très grands attaquants, très bons aux services".
Barthélémy Chinenyeze connaît particulièrement bien Nikolov, fils d'une légende du volley bulgare, pour le côtoyer depuis une saison en club à Civitanova, en Italie.
"C'est un très bon joueur, souligne le central des Bleus: à 19 ans seulement, il est déjà titulaire dans un des meilleurs clubs italiens. Il a un très gros potentiel. Quand il commence à être très +chaud+ au service et en attaque, il est difficile de l'arrêter".
Mais Chinenyeze, 25 ans, est confiant: "C'est un nouveau tournoi qui commence, on se concentre sur la Bulgarie, pas sur qui on pourrait jouer en quart. Il faut mettre la même intensité que si on jouait la Pologne et aborder chaque match comme si c'était le dernier".
A moins d'un an de "leurs" JO de Paris, une élimination des Bleus en 8e de finale ferait particulièrement désordre, même dans un contexte hostile.
A.Bruno--IM