Tour d'Espagne: Martinez cède le maillot rouge, Evenepoel et Roglic se neutralisent
Plus jeune maillot rouge de l'histoire de la Vuelta, à tout juste 20 ans, Lenny Martinez a logiquement cédé samedi dans le terrible final de la 8e étape, remportée par Primoz Roglic au sprint devant Evenepoel et tous les autres prétendants à la victoire finale.
Sepp Kuss, solide lieutenant de Roglic et Jonas Vingegaard chez Jumbo-Visma, récupère la tunique de leader. Probablement pour un simple intérim, le temps que l'un des cadors de la course ne sorte les dents. Martinez glisse en 13e position, à une minute et 10 sec.
Mais après ces 165 km entre Dénia et Xorret de Cati, dans l'arrière-pays d'Alicante, la Vuelta 2023 connaît désormais ses "grands d'Espagne".
Les derniers survivants d'une échappée fleuve de trente coureurs ont été avalés sans un regard dans la dernière ascension du jour, le Xorret de Cati, un monstre de 4 km seulement mais avec des passages à plus de 20 pc.
Les candidats à la victoire finale l'ont escaladé quasiment au coude-à-coude. Evenepoel, d'abord, vainqueur sortant, a fait mieux que résister à l'armada Jumbo-Visma.
Au train, il a empêché ses adversaires de l'attaquer. Mais Roglic et Jonas Vingegaard, le vainqueur du Tour de France, se sont accrochés. Tout comme Enric Mas (Movistar) et Juan Ayuso (UAE), qui ont basculé avec eux au sommet, à trois kilomètres du but.
Après une brève descente, Roglic a réglé au sprint le petit groupe, auquel trois autres coureurs, dont Kuss, avaient recollé.
Après huit étapes, et avec le jeu des bonifications, Evenepoel est sixième du général à 2 min 31 sec de Kuss. Il compte sept secondes d'avance sur Roglic, onze sur Vingegaard et Mas et 21 sur Ayuso. Autant dire rien, au vu des étapes qui se profilent encore.
- "C'est une honte" -
Mais le phénomène Belge, pour qui seule la victoire est belle, était furieux à l'arrivée de s'être laissé surprendre au sprint, après avoir lancé de trop loin, à 300 mètres du but.
"C'est une honte", a-t-il répété à plusieurs reprises, assurant avoir été mal renseigné sur le profil du dernier kilomètre: "Je ne savais pas où était la ligne, j'ai perdu quelques secondes, je me sens un peu stupide (...) J'ai bien contrôlé dans l'ascension, Jonas et Primoz étaient avec moi mais j'ai compris qu'ils n'avaient pas les jambes, nous avons raté une belle victoire ici", a-t-il lâché, dépité, au micro d'Eurosport.
En début d'étape, une rude bataille dès la première difficulté, l'Alto de Vall Debo, avait permis à un groupe de 30 hommes, dont Romain Bardet, de s'extirper du peloton. Mais les Groupama FDJ d'abord, qui défendaient le maillot rouge de Martinez, puis les Jumbo Visma ensuite, n'ont jamais laissé plus de quatre minutes d'avance aux fuyards, repris les uns après les autres au fil des kilomètres.
Dimanche, la bataille reprend sur une étape au final comparable, au terme de 184 km entre Cartagena et Collado de la Cruz de Caravaca. Après un col de première catégorie à 124 km du but, l'arrivée sera jugée au sommet d'une ascension irrégulière de huit km (2e catégorie) avec des casse-pattes à 20 pc et une rampe terminale à 16 pc. Les cadors y trouveront une nouvelle occasion d'établir une hiérarchie.
A noter que Pierre Latour (TotalEnergies), pris dans une chute vendredi, a abandonné ce samedi.
B.Agosti--IM