Jeux paralympiques: entre succès sportif et progrès, Paris veut réussir sa grande première
Quelques semaines après avoir lancé le compte à rebours des JO-2024, Paris est entré dans la dernière ligne droite de l'organisation de ses premiers Jeux paralympiques, avec encore de grands chantiers entre accessibilité et reconnaissance sportive.
A 365 jours de la cérémonie d'ouverture entre les Champs Elysées et la Place de la Concorde, Andrew Parsons, président du comité international paralympique évoque déjà des Jeux "spectaculaires".
"Le sport paralympique est plus fort que jamais", il y aura "une combinaison fantastique entre Paris, une des plus belles villes de la planète et des sites proches de lieux emblématiques". Mais aussi un retour "de la foule", après des Jeux d'été de Tokyo et d'hiver à Pékin, marqués par le Covid-19.
Pour leur grande première dans la capitale, les Jeux paralympiques de Paris (28 août - 8 septembre) bénéficieront de sites de compétitions, comme l'Esplanade des Invalides ou la Tour Eiffel, communs aux JO.
Les organisateurs n'ont d'ailleurs eu de cesse de rappeler que les deux événements se complétaient dans un unique projet, avec une même identité, les mêmes mascottes ou encore une seule équipe de France.
- Catalyseur -
Si la "ville lumière" sera avant tout le théâtre des performances de 4.400 athlètes pendant 10 jours, les projecteurs seront aussi braqués sur les grands chantiers parisiens autour du handicap et l'accessibilité, pointée du doigt.
"100% des sites seront accessibles", promet Grégoire de Lasteyrie, vice-président d'Ile-de-France Mobilités. Ces 17 sites (dont le Stade de France, Roland-Garros, le Grand Palais) doivent ainsi bénéficier d'une amélioration des réseaux de trains, bus et taxis mais aussi de la mise en place, éphémère, de navettes.
Selon Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français "tout le plaidoyer sur la difficile accessibilité, liée aux Jeux, va accélérer les choses", alors que 12 millions de Français se trouvent en situation de handicap et qu'environ 350.000 visiteurs sont attendus.
Pour l'accueil, un recensement plus précis des chambres d'hôtel accessibles sera effectué en début d'année prochaine, tandis qu'un plan de sensibilisation des établissements doit être développé.
Le CPSF espère utiliser la dynamique des Jeux pour augmenter le nombre de clubs dits "inclusifs", avec un objectif de 3.000 supplémentaires d'ici fin 2024.
"C'est important que le changement ne s'arrête pas après la cérémonie de clôture", souligne Andrew Parsons. Certes, "il n'y a aucun événement sur cette planète qui peut résoudre tous les problèmes, mais ce sera un catalyseur".
- 2,8 millions de billets -
La réussite passera aussi par la capacité à attirer le public.
Alors que 2,7 millions de billets avaient été vendus à Londres en 2012, lors des derniers Jeux paralympiques en Europe, 2,8 millions seront mis en vente à Paris à partir du 9 octobre.
Loin des polémiques autour des prix et de l'accès aux sites des JO, la billetterie des "para" se voudra plus accessible avec des entrées dès 15 euros pour assister aux épreuves de para équitation au Château de Versailles, d'athlétisme au Stade de France ou de para judo au Grand Palais.
"Nous souhaitons vendre chacun d'eux", assure Andrew Parsons.
"On a besoin d'engager les Français, qu’ils soient au rendez-vous", poursuit Marie-Amélie Le Fur. Il reste un an pour développer les outils pédagogiques et initier le public, pas toujours connaisseur, au vocabulaire paralympique et à ses athlètes.
En juillet, un peu plus de 100.000 spectateurs avaient pu suivre aux championnats du monde les performances des figures du para athlétisme comme les Suisses Marcel Hug et Catherine Debrunner (course en fauteuil) ou encore la Hongroise Luca Ekler (sprint), parmi les plus médaillés de la compétition.
Les Français, eux, n'avaient pas brillé (4 médailles de bronze) alors qu'au contraire, les para cyclistes ont récolté une pluie de récompenses en août aux "Super Mondiaux de Glasgow" avec 13 titres, cinq pour le seul Alexandre Léauté, champion paralympique en poursuite.
En natation, Alex Portal, 21 ans a lui glané trois titres aux Mondiaux de Manchester cet été - 16 médailles françaises - alors qu'à 37 ans, Alexis Hanquinquant, champion paralympique de triathlon, s'est adjugé l'épreuve test effectuée au Pont Alexandre III il y a 10 jours, qui a lancé, selon ses propres mots "la course aux Jeux".
T.Zangari--IM