Mondial féminin: Olga Carmona, la capitaine a montré la voie à l'Espagne
Capitaine à seulement 23 ans, Olga Carmona a incarné la passation de pouvoirs à l'oeuvre durant la Coupe du monde féminine: ses buts en finale et en demi-finale ont conduit la jeune Espagne vers un premier titre, dimanche à Sydney.
La défenseure a marqué le but (29e) qui a fait basculer la rencontre du côté de la Roja (1-0), aux dépens de l'Angleterre championne d'Europe et favorite sur le papier.
La sixième nation mondiale a décroché la plus belle des étoiles, à sa troisième tentative, grâce à un groupe talentueux de "novices" sans complexes face aux équipes plus expérimentées.
Les investissements réalisés ces dernières années dans la formation ou la professionnalisation des clubs ont accompagné l'émergence d'une nouvelle génération qui a rattrapé les équipes établies de longue date.
Salma Paralluelo, Aitana Bonmati, Ona Batlle, Cata Coll... Le succès de l'Espagne porte plusieurs visages, et le pied gauche de Carmona.
La discrète latérale du Real Madrid a frappé deux fois quand les enjeux étaient les plus élevés. Avant la finale, elle avait inscrit le but à la 89e minute qui avait terrassé la Suède en demie (2-1).
Elle est devenue la plus jeune joueuse à avoir marqué en demie puis en finale d'une même Coupe du monde, depuis la star américaine Alex Morgan en 2011, a relevé le statisticien Opta.
Face aux Anglaises, elle a montré son réalisme, sur sa seule chance du match. Après la balle perdue de Lucy Bronze au milieu de terrain, l'Espagne a enclenché une action éclair pour trouver, en deux passes, Carmona, lancée par Mariona Caldentey.
Sa frappe croisée n'a laissé aucune chance à la gardienne Mary Earps, qui avait réalisé un sauvetage sur sa ligne quelques minutes plus tôt, face à Alba Redondo.
- Préparation psychologique -
Championne d'Europe des moins de 19 ans en 2018, Carmona n'a pas le palmarès que ses coéquipières du FC Barcelone qui forment l'ossature de la Roja, ni la même médiatisation, son poste de latérale gauche étant le plus souvent cantonné aux tâches de l'ombre.
Elle n'a pas non plus été titulaire en huitième et en quart, de quoi en surprendre plus d'un.
Mais la solidité de la joueuse d'1,60 m a convaincu Jorge Vilda, sélectionneur aux méthodes contestées adepte des coups de poker tactiques, de lui donner le brassard de capitaine, alors qu'elle ne compte même pas 30 sélections, pour les moments les plus chauds.
L'entraîneur a aussi eu deux autres capitaines durant le tournoi, Ivana Andres et Esther Gonzalez.
"Ce qui est important, ce n'est pas (forcément) de porter le brassard, mais que le reste de l'équipe sache que je suis une joueuse sur laquelle elles peuvent compter dans les moments difficiles", a-t-elle déclaré à la Fifa, avant la finale.
Carmona a aussi expliqué qu'elle avait travaillé avec un psychologue du sport dans les mois précédant le tournoi. "Mon objectif était de venir ici et de me concentrer sur le football et d'oublier tout ce qui l'entoure", a-t-elle dit.
L'Andalouse a commencé, enfant, par "danser des sévillanes". "Mais j'ai vite découvert que ce n'était pas mon truc", a-t-elle expliqué dans un entretien sur le site de la Fédération espagnole.
La défenseure a parlé de son talisman: un tatouage du symbole infini sur le bras droit qu'elle partage avec sa mère. "Nous avons toujours été inséparables", a-t-elle raconté.
E.Mancini--IM