Mondial féminin: l'Espagne ou l'Angleterre, pour un premier sacre
"Le match de notre vie": l'Angleterre et l'Espagne s'affrontent ce dimanche (12h) à Sydney lors de la finale inédite du Mondial féminin, le point d'orgue d'une compétition marquée par des records d'audience et de fréquentation des stades.
Devant les 75.000 spectateurs de l'Australia stadium, ce sera l'acte final d'un tournoi rempli de nouveautés qui a commencé il y a un mois avec 32 équipes pour la première fois.
Les supporters australiens ont rempli les stades et les fanzones alors que les matches des "Matildas", qui ont terminé au pied du podium après leur défaite samedi contre la Suède (2-0), ont fait exploser les taux d'audience à la télévision.
Ce Mondial, qui a vu des favoris être éliminés tôt (Allemagne, Brésil, Etats-Unis) et des nations émerger (Afrique du sud, Jamaïque, Colombie), va couronner dimanche une nouvelle sélection.
Après deux demi-finales perdues, les Anglaises, championnes d'Europe en titre, jouent une première finale de Coupe du monde. Tout comme les Espagnoles, qui vivent seulement leur troisième participation à l'épreuve après 2015 et 2019.
- "Rêve devenu réalité" -
"C'est un rêve devenu réalité d'être en finale de Coupe du monde, il n'y a pas de mots pour le décrire", a dit la capitaine anglaise Millie Bright, samedi en conférence de presse, mais "pour nous, notre mentalité est qu'il ne s'agit que d'un autre match".
"Nous avons un plan à exécuter et nous devons jouer le match de notre vie", a poursuivi Bright, qui pourra compter sur le retour de la jeune attaquante Lauren James, suspendue pour deux rencontres en raison d'un mauvais geste lors du huitième de finale contre le Nigeria.
Pour ce "rêve" d'un sacre mondial, les joueuses de Sarina Wiegman vont faire jouer leur expérience, symbolisée par leur capitaine et défenseure Lucy Bronze, face à la jeunesse de l'Espagne.
"On sait comment gagner les finales, l'Espagne ne sait pas", a d'ailleurs déclaré la défenseure du FC Barcelone, qui connaît de nombreuses joueuses de la Roja.
Avant la finale, les "Lionnesses" ont déjà fait preuve de leur vécu des grandes compétitions, notamment pour s'adapter aux blessures (Leah Williamson et Beth Meadet) et à la suspension de James.
"Nous avons mûri tout au long du tournoi, nous avons gagné en confiance et nous nous préparons comme nous le faisons toujours", a appuyé la sélectionneuse, qui s'apprête à connaître pour la quatrième fois de suite la finale d'une compétition majeure après l'Euro-2017 et le Mondial-2019 aux commandes des Pays-Bas, et l'Euro-2022 avec l'Angleterre.
Les deux équipes se sont rencontrées pour la dernière fois à l'Euro l'été dernier, et l'Angleterre, pays hôte, s'est qualifiée pour les demi-finales 2-1 en prolongation, avant de remporter le trophée à domicile à Wembley.
Jusque-là, l'Espagne n'avait même jamais remporté de match à élimination directe lors d'une Coupe du monde et cet exploit est encore plus impressionnant vu le contexte extra-sportif de la sélection.
- "Question suivante" -
La Roja a vécu un séisme qui a menacé l'émergence de son équipe féminine, après que quinze internationales ont annoncé en septembre dernier ne plus vouloir rejouer pour la sélection. Des sources citées dans la presse locale ont évoqué les méthodes jugées "dictatoriales" de Jorge Vilda.
Mais le technicien, soutenu par sa Fédération au cours de cette crise sans précédent, est resté. Il a conservé sa légitimité à travers une série de résultats exceptionnels qui portent l'empreinte des coups de poker tactiques dont il est féru.
Depuis, trois des 15 "rebelles" sont revenues pour le Mondial et l'une d'elles, la milieu de terrain du Barça Aitana Bonmati, a d'ailleurs été parmi les meilleures joueuses du tournoi.
Le sélectionneur a été interrogé à plusieurs reprises par des journalistes lors du tournoi sur les joueuses manquantes et sur les tensions entre lui et son groupe. A la veille de la finale, il a balayé d'une réponse froide: "Prochaine question, s'il vous plaît".
"Ce que nous voulons faire demain (dimanche), c'est être les meilleures du monde et nous le ferons en gagnant la finale", a-t-il affirmé.
E.Mancini--IM