XV de France: les Bleus jouent encore avec le feu contre l'Ecosse
A deux doigts d'une nouvelle douche écossaise: le XV de France, surpris il y a une semaine à Murrayfield, s'est remis dans le sens de la marche en réagissant au forceps contre l'Ecosse (30-27), samedi à Saint-Etienne, deuxième match de préparation à la Coupe du monde.
A un peu moins d'un mois du match d'ouverture XXL face aux All Blacks, le 8 septembre, les Bleus ont montré les muscles, en inscrivant trois essais par l'ouvreur Romain Ntamack (32e), l'ailier Damian Penaud (42e) et le troisième ligne Charles Ollivon (44e) puis en tenant bon face à la réaction écossaise grâce à une pénalité de l'arrière Thomas Ramos (78e) en toute fin de match.
Ils évitent ainsi un deuxième revers de rang, ce qui aurait été une première sous le mandat de Fabien Galthié. Les Tricolores s'offrent en outre un quatrième succès face à ce même adversaire, en sept oppositions depuis janvier 2020.
Face à une équipe quasiment type, avec onze titulaires présents lors du dernier match du Tournoi des six nations 2023, le XV du Chardon a exposé les carences des Bleus dans les dix premières minutes, le temps que la machine française, dont certains éléments n'ont plus joué depuis la finale du Top 14, le 17 juin, se mettent en marche. Et rebelotte en fin de seconde période, avec trois essais inscrits en vingt minutes.
Dans la semaine, le capitaine Jamie Ritchie avait expliqué que son XV du Chardon entendait démarrer fort. Le troisième ligne a visiblement été écouté: les Ecossais ont mis énormément de rythme d'entrée, menant 10-3 au bout de dix minutes et un essai de l'ailier Kyle Steyn (5e), prenant les hommes de Fabien Galthié à la gorge.
Mais ces Bleus-là, avec le retour des joueurs dits "premiums", savent gérer les matches compliqués. Malgré la fatigue, légitime après de longues semaines de préparation sans match, les coéquipiers d'Antoine Dupont ont démontré qu'ils avaient faim de ballon.
- Des Ecossais à réaction -
A commencer par Romain Ntamack (32e), qui a su profiter des espaces pour faire fructifier la supériorité numérique française, consécutive au carton jaune du demi de mêlée Ali Price (29e). Tout n'a pas été parfait, à l'image de la percée de l'ailier Gabin Villière (70e), sans doute un peu trop gourmand après 511 jours d'absence en Bleu et deux saisons compliquées par les blessures.
Malgré le rappel des gros bras, les Français n'ont pas réussi à faire oublier le trou d'air pendable de la semaine dernière. Deux coups de poignard, en début de seconde période, dans le moral écossais semblaient pourtant suffisants: Penaud (42e) a ainsi signé son vingt-septième essai international, son cinquième face à cet adversaire depuis janvier 2020, avant qu'Ollivon (44e) n'inscrive un troisième essai qui semblait décisif.
Mais, comme il y a une semaine à Edimbourg, le XV du Chardon a fini fort. Très fort. Aussi maladroits qu'indisciplinés (11 pénalités concédées), les Ecossais ont pourtant fait trembler les Tricolores, longtemps sereins et pleins de maîtrise.
Jusqu'à ce que les essais des ailiers Duhan van der Merwe (63e) et Kyle Steyn (73e) ou du troisième ligne Rory Darge (69e) n'exposent les carences des hommes de Fabien Galthié.
Et si certains ont parfois montré des signes de moins bien, à l'image du pilier Cyril Baille (mollet droit) ou de l'ouvreur Romain Ntamack (genou gauche), les Bleus ont assuré l'essentiel avec cette pénalité salvatrice de Ramos, démontrant qu'il faudra compter avec eux lors du Mondial à domicile.
Car les Français, après le match d'ouverture face à la Nouvelle-Zélande, devront éviter de céder à la pression populaire pour s'extirper d'un groupe A a priori à leur portée, avec aussi l'Italie, la Namibie et l'Uruguay.
Viendra ensuite un terrible quart de finale, face aux champions du monde sud-africains ou les N.1 mondiaux irlandais. Voire ces mêmes Ecossais, les seuls à avoir battu la France à domicile.
C'était en mars 2021 et une victoire 27-23 au stade de France. Mais, à Geoffroy-Guichard, l'antre des Verts, les Bleus ont retrouvé des couleurs et c'est tout ce qui compte à vingt-sept jours de la Coupe du monde.
V.Agnellini--IM