Mondial: Australie-France, un sommet pour un dernier carré
L'équipe de France féminine, en pleine confiance, se mesure samedi (9h00) à l'Australie et son fervent public pour une place dans le dernier carré du Mondial, l'objectif du sélectionneur Hervé Renard à Brisbane.
La révolution entamée au printemps par le charismatique entraîneur, venu prendre les rênes d'une équipe féminine contre toute attente et pour la première fois de sa carrière, passe par le Brisbane Stadium et un choc au sommet contre le pays organisateur, soutenu par tout un peuple.
"On sait que nous ne jouons pas que contre une équipe mais contre une nation. C'est aussi pour ça qu'on est motivé car on adore ça", s'enflamme l'ancien coach de l'Arabie saoudite, déterminé à "franchir ce palier" des quarts de finale, "pour aller battre la meilleure performance de l'équipe de France dans une Coupe du monde".
Quatre ans après la désillusion du Mondial à domicile, une défaite en quart de finale contre les Américaines (2-1), et douze mois avant une future grand-messe du foot féminin dans l'Hexagone avec les Jeux olympiques de Paris, les Bleues se retrouvent face à leur destin, samedi à l'heure du petit-déjeuner en France.
Devant les 50.000 fans "Aussie" attendus au Brisbane Stadium, les Françaises rêvent d'une qualification pour une deuxième demi-finale après celle de 2011. Une telle performance viendrait justifier les chamboulements des derniers mois, de l'éviction de l'ex-sélectionneuse Corinne Diacre à l'intronisation en grande pompe de Renard.
- "Pression" -
"Cela fait partie des matches les plus importants de notre histoire. Par rapport à notre futur, on est à un tournant", a reconnu l'attaquante Eugénie Le Sommer, qui n'aura plus beaucoup d'occasions, à 34 ans, de ramener une médaille à son pays.
Depuis 2009, l'équipe de France a disputé tous les quarts des compétitions majeures auxquelles elle s'est qualifiée. Mais son bilan est mitigé, avec six éliminations et trois qualifications seulement pour les demi-finales, au Mondial-2011, aux JO-2012 et lors du dernier Euro en Angleterre.
Revivre le goût amer d'une élimination ferait mal à Le Sommer comme à la capitaine Wendie Renard, qui s'était mise en retrait au printemps pour obtenir des changements dans l'encadrement. Le bilan serait même plus que mitigé, avec seulement trois victoires en cinq matches en Australie, et une seule contre un adversaire renommé (le Brésil, 2-1 lors de la phase de groupes).
L'Australie a bien compris l'enjeu qui entoure la sélection française, et l'habile sélectionneur Tony Gustavsson, membre du staff des Américaines lors du Mondial en France, ne s'est pas privé de renvoyer la pression du côté tricolore.
"Elles seront sous une immense pression par rapport à ce qu'elles veulent réussir pendant ce tournoi", a-t-il glissé, assurant que ses joueuses, elles, "ne ressentent même pas la pression" inhérente au pays-hôte.
- Kerr titulaire ? -
"Il faut faire vivre au pays hôte ce que l'équipe de France a subi à la maison", a rétorqué Renard, de son côté.
Les Bleues sont en confiance après un festival en huitième contre le Maroc (4-0). Mais la charnière centrale composée par Wendie Renard et la jeune Maëlle Lakrar - si sa cuisse fragile la laisse tranquille -, devra faire parler sa taille et sa vitesse pour contrer les appels foudroyants de l'icône Sam Kerr, star de la compétition.
Blessée à un mollet en début de Mondial, Kerr semble apte, mais sa titularisation reste incertaine. De l'autre côté, le duo Eugénie Le Sommer - Kadidiatou Daini va confronter enfin sa connexion à une défense plus agressive.
"Je n'échangerais pas mes attaquantes contre les leurs", a lancé Hervé Renard, avant de dire tout le bien qu'il pensait de Le Sommer, qui n'a "pas d'égale dans une surface" de réparation.
De quoi donner un surplus de confiance à la Lyonnaise, muette lors du dernier match de préparation au Mondial, une défaite 1-0 le 14 juillet contre ces mêmes Australiennes... Un mois après cet amical perdu, le contexte est tout autre: une place dans le dernier carré mondial est en jeu.
L.Marino--IM