Mondial: contre l'Australie, les Bleues face à leur histoire
La révolution entamée par Hervé Renard depuis le printemps mène l'équipe de France samedi sous le soleil de Brisbane: en quart de finale du Mondial contre l'Australie (9h00), les Bleues sont à une victoire de leur objectif initial, le dernier carré.
Devant les 50.000 fans "Aussie" attendus au Brisbane Stadium, les Françaises font face à leur histoire: une victoire les qualifierait pour leur deuxième demi-finale après 2011; une élimination aurait un goût de stagnation, quatre ans après le quart de finale perdu contre les Etats-Unis à domicile (2-1).
"Cela fait partie des matches les plus importants de notre histoire. Par rapport à notre futur, on est à un tournant", a reconnu l'attaquante Eugénie Le Sommer, qui n'aura plus beaucoup d'occasions, à 34 ans, de ramener une médaille à son pays.
Ce sommet face aux Australiennes va dicter les commentaires des suiveurs des Bleues, des journalistes aux spectateurs les plus assidus.
Depuis 2009, l'équipe de France a disputé tous les quarts des compétitions majeures auxquelles elle s'est qualifiée. Mais son bilan est mitigé, avec six éliminations et trois qualifications seulement pour les demi-finales, dont une au Mondial-2011, et lors du dernier Euro en Angleterre.
- "Capital" -
Alors, si les joueuses d'Hervé Renard sont éliminées samedi contre l'Australie, poussée par tout un pays, leur Mondial sera forcément une grande désillusion, après cinq matches et un seul choc digne de ce nom dans l'escarcelle, face au Brésil en phase de groupes (2-1) le 29 juillet.
Depuis ce match-référence face à la Seleçao, les Tricolores se sont frottées à deux adversaires très faibles, le Panama (6-3) puis le Maroc (4-0).
Le sélectionneur n'aura pas réussi sa mission, celle de l'objectif des demi-finales affichée par la Fédération française de football (FFF).
"Les objectifs ont été clairs depuis le mois d'avril. On sait ô combien le match de demain est capital pour réussir ce challenge", a expliqué le sélectionneur, déterminé à passer ce cap des quarts, si difficile à briser, et à faire tomber les "Matildas" chez elles.
Une qualification pour les demi-finales contre l'Angleterre ou la Colombie, la deuxième de l'histoire après 2011, assurerait à Renard un bilan positif, quatre mois seulement après son arrivée à la tête d'une sélection ballottée par les tempêtes internes sous la direction de Corinne Diacre.
Comme un coup de pied au destin après la défaite au Parc des princes en 2019 en quart de finale de leur Mondial contre les Etats-Unis, futurs champions du monde.
"C'est une opportunité énorme pour elles aussi et qu'elles seront sous une immense pression par rapport à ce qu'elles veulent réussir pendant ce tournoi", a lancé le sélectionneur des "Matildas", Tony Gustavsson, renvoyant la pression chez les Bleues.
Pour vivre cette victoire, la défense française devra résister aux contre-offensives des Australiennes, impressionnantes contre le Danemark en huitième de finale.
La charnière centrale composée par la capitaine Wendie Renard et Maëlle Lakrar, gênée à une cuisse, devront faire parler de leur taille et de leur vitesse, pour contrer les appels foudroyants de l'icône Sam Kerr, star de la compétition.
- "Sûres de nos forces" -
Blessée à un mollet en début de Mondial avant de rentrer pour un petit quart d'heure lundi dernier, Kerr semble apte, mais sa titularisation reste incertaine. Les joueuses de Tony Gustavsson, connues pour défendre avant d'attaquer, ont en effet créé un superbe collectif offensivement avec Caitlin Foord, Hayley Raso et Mary Fowler, en pleine confiance.
De l'autre côté, le duo Eugénie Le Sommer - Kadidiatou Daini va confronter enfin sa connexion à une défense plus agressive emmenée par la Lyonnaise Ellie Carpenter, après avoir fait beaucoup de mal à celle plus faible des Marocaines.
La jeune Montpelliéraine et Selma Bacha, incertaines, se sont entrainées avec le groupe vendred et semblent aptes pour jouer samedi, a précisé l'encadrement des Bleues.
"On est sûres de nos forces", a assuré la vice-capitaine et milieu Grace Geyoro, mais "il faut qu'on arrive à faire peur à l'adversaire et aujourd'hui je pense que petit à petit on arrive à faire pencher la balance".
De l'agressivité il en faudra dans l'entre-jeu français, qui avait souffert lors dernier match de préparation perdu (1-0) le 14 juillet conte les "Matildas", sachant que les deux milieux Kenza Dali et Sandie Toletti sont sous la menace d'une suspension en cas d'avertissement samedi, tout comme la latérale gauche Sakina Karchaoui.
V.Agnellini--IM