Basket: Batum et De Colo, le retour des "tauliers"
Absents à l'Euro l'an dernier, les tauliers Nicolas Batum et Nando De Colo retrouvent l'équipe de France de basket pour le Mondial en Asie et permettent aux Bleus, qui poursuivront vendredi leur préparation en allant affronter la Lituanie sur ses terres, d'être mieux armés.
Alors qu'il sort d'un match plein contre le Venezuela lundi soir (13 points, 11 rebonds), Rudy Gobert ne peut le cacher, il s'est régalé. Et la présence sur le parquet des deux rescapés du titre de champion d'Europe 2013 n'y est pas étrangère.
"Nicolas et Nando, ils m'ont beaucoup manqué l'année dernière", confesse-t-il. "A moi aussi!", s'exclame le sélectionneur Vincent Collet.
Deux jours plus tard, mercredi, les deux anciens des Bleus ont éclaboussé de leur talent le match remporté contre la Lituanie à Orléans.
L'arrière-meneur de l'Asvel, 36 ans, a marqué 13 points et délivré huit passes décisives, quand son compère des Los Angeles Clippers (34 ans) s'est démultiplié en défense, tout en inscrivant 10 points.
- "Inspecteur gadget" -
"Ce soir c’était le match des tauliers", a savouré Vincent Collet, ravi de retrouver deux cadres qui avaient fait l'impasse sur l'Euro-2022, terminé à la deuxième place derrière l'Espagne.
Le technicien sait à quel point les deux hommes peuvent être importants en vue du Mondial-2023 en Asie (25 août-10 septembre), où son équipe tentera d'aller chercher l'or planétaire pour la première fois.
"J'ai demandé à Nicolas à la mi-temps quel âge il avait (...) il a eu un passage où c’était l’inspecteur Gadget, il sortait quand il fallait, c’était impressionnant", a-t-il souri après la claque infligée aux Lituaniens (90-72) que Batum a écoeurés, multipliant contres, interceptions et rebonds.
Une performance à rééditer dans un contexte hostile, lors de la revanche vendredi soir, à Vilnius.
"On sait que défensivement, Nicolas peut nous apporter beaucoup de choses, et en attaque il a un QI au-dessus de la moyenne qui nous permet de bien faire bouger le ballon", assure De Colo, pas non plus à plaindre quant à son intelligence offensive.
"Tout ce que je vois, c'est Nando en train de marcher, c'est facile pour lui", se marre le jeune meneur des Bleus Sylvain Francisco, aux premières loges pour profiter de l'influence de son aîné.
Son poids, et celui de Batum, sur le jeu des Français est visible bien au-delà de la ligne de statistiques. Avec eux, les vice-champions olympiques se font plus confiance, se libèrent et osent un jeu plus rapide, où les passes s'enchaînent.
"Je connais mon rôle dans l'équipe, je sais que je suis là pour essayer de mettre le jeu proposé en place et que ça ne parte pas dans tous les sens", indique De Colo.
- "Contagieux" -
"Ce sont des joueurs qui voient les choses avant tout le monde, et qui naturellement sont altruistes. Ils facilitent tout pour tout le monde, je pense que c'est contagieux", juge Rudy Gobert, qui profite à l'intérieur des offrandes, de plus en plus nombreuses, de ses camarades.
Collet y voit une des clés des succès français à venir: "Notre équipe a de quoi dominer à l'intérieur beaucoup d'équipes, je le pensais déjà l'année dernière, mais on a été incapables d'utiliser cette potentielle domination car on n'avait pas la capacité de mettre la balle à l'intérieur".
"Là, les deux meilleurs passeurs sont revenus, on voit tout de suite que ça influence les autres. Même ceux qui ne la mettaient pas commencent à le faire", remarque-t-il.
Avec leurs trentenaires, qui comptent bien aller jusqu'aux JO-2024 de Paris, les Bleus disposent de plus de menaces, mais aussi de plus d'expérience.
Là où Vincent Collet voit en Nando De Colo "le grand frère qui place untel et untel en expliquant comment ça va se passer", son intérieur Guerschon Yabusele apprécie de "très grands joueurs avec leur expérience".
"Ce qu'ils apportent pour nous, c'est vraiment un plus, et pour les jeunes joueurs qui sont là, pour qui c'est la première compétition, ça les aide forcément", affirme le Madrilène.
H.Giordano--IM