Athlétisme: forfait pour Budapest, Lavillenie grimace à un an de Paris-2024
Plier comme une perche mais ne pas rompre. Star de l'athlétisme français, Renaud Lavillenie, blessé, doit déclarer forfait pour les Mondiaux de Budapest (19-27 août), mais espère encore, à 36 ans, "recharger les batteries" avant les Jeux olympiques de Paris en 2024.
"Le challenge de vouloir participer aux championnats du monde malgré des mois d'arrêt ne sera malheureusement pas réussi. Mon corps ne me permet pas de sauter à Budapest dans de bonnes conditions avec le retour d'une douleur au tendon des ischio-jambiers et je fais donc le choix de déclarer forfait à mon plus grand regret", écrit Lavillenie lundi sur ses réseaux sociaux.
Le coup est rude pour le champion olympique 2012, bête de compétition qui aura donc connu en 2023 une année noire.
Après avoir zappé pour la première fois de sa carrière la saison en salle pour, déjà, soigner ses ischio-jambiers, Lavillenie aura connu un été laborieux avec pour meilleur saut 5,61 m en sept compétitions. Il n'avait pas réussi à franchir une seule barre le 30 juillet aux Championnats de France à Albi, où Thibaut Collet avait été sacré.
A 36 ans (37 en septembre), les blessures plus ou moins importantes s'accumulent depuis plusieurs années pour l'ex-recordman du monde (6,16 m en 2014), qui espère toujours briller aux Jeux olympiques de Paris en 2024.
- "Préparer 2024" -
"Je vais prendre le temps de recharger les batteries physiques et mentales afin de préparer 2024 et ses échéances dans les meilleures conditions", promet-il.
Bien que loin de sa gloire passée, le perchiste peut s'appuyer sur son expérience des Mondiaux de Eugene (Oregon, Etats-Unis) en juillet 2022 où, peu attendu après une saison moyenne, il avait sorti son meilleur concours pour prendre la 5e place, et était passé proche du podium. Déjà à l'hiver 2021, il était revenu de loin pour passer plusieurs fois la barre mythique des 6 m.
Mais Renaud Lavillenie va manquer la grande compétition estivale internationale d'athlétisme pour la première fois depuis les Jeux de Pékin 2008.
Entre-temps, il aura accumulé 18 médailles internationales, dont deux aux Jeux olympiques (vainqueur en 2012 à Londres, en argent en 2016 à Rio) et cinq aux Mondiaux en plein air (argent en 2013, bronze en 2009, 2011, 2015 et 2017), la dernière en 2018 en bronze à l'Euro de Berlin. Il reste depuis sur plusieurs échecs (8e aux JO en 2021, 7e à l'Euro en 2022).
"Mentalement je ne suis pas prêt à raccrocher", avait prévenu au mois de juin ce passionné, qui doit désormais suivre de loin les exploits du Suédois Armand Duplantis, qui plane au dessus de la concurrence.
"J'ai un travail plus long et besogneux que d'habitude, mais je fais toujours ce que j'aime, donc les contraintes sont moindres", avait-il ajouté.
Le coup est rude aussi pour une équipe de France jeune et en mal de leaders, qui doit déjà laisser à la maison le hurdleur Pascal Martinot-Lagarde et ses 12 médailles internationales.
A la perche masculine, les Bleus ont pour l'instant sélectionné Thibaut Collet et Baptiste Thiery.
T.Abato--IM