Mondial: remaniée, la France s'assure la première place
L'équipe de France, largement remaniée avec la titularisation de plusieurs jokers, a battu le Panama mercredi à Sydney (6-3) et obtenu la première place qu'elle visait, en attendant de connaître son adversaire en huitièmes du Mondial.
Même avec ce succès et le nul du Brésil contre la Jamaïque (0-0), synonyme d'élimination pour les Brésiliennes, les Bleues ne seront fixées que jeudi sur le premier obstacle de leur phase finale, un huitième programmé mardi à Adelaïde (13h).
Cette première place du groupe F donne confiance mais elle peut réserver un tirage difficile. La Colombie est en bonne position pour terminer première du groupe H devant la puissante Allemagne, qui hériterait donc des Bleues dans ce cas de figure.
Une perspective peu réjouissante pour les joueuses d'Hervé Renard, qui n'ont jamais battu les Allemandes en grande compétition, éliminées l'année dernière en demi-finale de l'Euro par les coéquipières d'Alexandra Popp.
"Personnellement, je n'ai pas peur de l'Allemagne. Je sais qu'on peut le faire. La Colombie l'a fait, pourquoi pas nous? A nous de poser notre jeu et de n'avoir peur de personne", a estimé la défenseure Selma Bacha.
En attendant d'être fixées, la mission est remplie pour les Bleues d'Hervé Renard, avec la première place, des cadres reposées et un effectif concerné sans blessure.
Le sélectionneur a pu utiliser 19 joueuses durant cette phase de groupes: seules les deux gardiennes remplaçantes, Naomie Feller et Aïssatou Tounkara ne sont pas rentrées. Laurina Fazer et Viviane Asseyi ont grappillé quelques minutes.
Sur le banc, Wendie Renard et Eugénie Le Sommer ont pu se reposer et les trois Bleues (Dali, Karchaoui et Toletti) sous le coup d'un carton jaune ont évité une éventuelle suspension lors du huitième.
La pâle copie de la seconde période - avec deux buts encaissés - reste tout de même en travers de la gorge du sélectionneur. "Celles qui sont rentrées ont oublié qu'un match de Coupe du monde, cela se respecte", a jugé sévèrement Hervé Renard après le match.
- Triplé de Diani -
Les choses avaient déjà failli se compliquer rapidement et bêtement pour les Bleues.
Sur une faute stupide dès le coup d'envoi, la capitaine du Panama Marta Cox, en pleurs quelques minutes avant lors de l'hymne, a ouvert le score d'un coup-franc sublime en pleine lucarne. Le premier but de l'histoire des "Canaleras" dans un Mondial.
Pendant les 20 premières minutes, l'équipe de France a d'ailleurs été virtuellement éliminée de ce Mondial.
Mais elle a réagi grâce à un centre de Clara Mateo pour la tête de la jeune défenseure Maëlle Lakrar (21e), son deuxième but de la tête en sept matches sous le maillot bleu, le troisième en tout.
Les 40.500 spectateurs du Sydney Football Stadium - dont le président de la Fifa Gianni Infantino - moins bruyants que lors du choc France-Brésil à Brisbane, ont alors pu assister à un festival de buts.
- Becho à la fête -
La jeune lyonnaise Vicki Becho, 19 ans, titularisée après deux belles entrées face à la Jamaïque (0-0) et au Brésil (2-1), a d'abord adressé un centre en retrait pour Kadidiatou Diani qui a débloqué son compteur dans un Mondial. L'ancienne Parisienne de 28 ans a glissé le ballon sous la barre, après une "Madjer" ratée (28e). L'attaquante était lancée: elle a doublé puis triplé la mise par la suite, sur deux penalties (37e, 52e).
Avant la mi-temps, la milieu Léa Le Garrec avait poursuivi le festival, en adressant un long centre qui a fini dans le but (45e+5). Mais en seconde période, la défenseure parisienne Elisa De Almeida, marquée au coup de sifflet final, a concédé un penalty (64e).
Les Bleues ont même réussi à se faire peur en fin de match face au petit poucet d'Amérique centrale, qui jouait son premier Mondial, à cause d'un mauvais placement de Pauline Peyraud-Magnin (5-3, 87e).
Le match s'est quand même terminé sur une bonne note: Vicki Becho a marqué son premier but pour sa première titularisation (90e+10), devenant la Française la plus jeune à marquer dans une grande compétition.
Les Bleues sont en tout cas prévenues avant les matches couperet: sans intensité et sans impact dans les duels, elles sont très vite bousculées.
E.Colombo--IM