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Mondiaux d'escrime: Marie-Florence Candassamy, le sacre tôt et tard
Mondiaux d'escrime: Marie-Florence Candassamy, le sacre tôt et tard / Photo: Andreas SOLARO - AFP

Mondiaux d'escrime: Marie-Florence Candassamy, le sacre tôt et tard

Treize ans que l'escrime française attendait ça: Marie-Florence Candassamy a propulsé l'épée féminine tricolore au sommet de la planète en étant sacrée championne du monde pour la première fois mardi à Milan au bout d'une journée marathon, commencée aux aurores.

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En dominant l'Italienne Alberta Santuccio en finale (15-12), la tireuse de 32 ans a offert à la délégation française sa première médaille dès la première journée de ces Mondiaux d'escrime, les derniers avant les Jeux olympiques de Paris-2024 dans un an.

Avec cette médaille d'or individuelle à l'épée, "MFC" s'inscrit dans les pas de Laura Flessel et Maureen Nisima, ses deux seules prédécesseuses à ce niveau.

"Je travaillais avec Laura, déjà, ça me fait drôle, ça ne me rajeunit pas", souffle l'entraineur national de l'épée féminine Hervé Faget. "Laura m'a envoyé un message, elle est super contente."

Premier podium mondial de l'Antillaise, c'est aussi le premier pour l'épée féminine française depuis 2010 justement et le sacre de Maureen Nisima à Paris.

Avant l'échéance olympique, l'arme confirme son retour au premier plan après avoir manqué la qualification par équipes pour les JO de Tokyo.

"C'était une journée épique", décrit la nouvelle championne du monde avec le détachement de celle qui "ne réalise pas encore". "J'étais tellement concentré, tellement focus que j'ai fait abstraction de tout ce qui était autour de moi."

Le secret, peut-être, pour enfin remporter une finale au plus haut niveau après trois perdues, rien que cette saison. Dont une face à cette même Italienne en novembre lors de l'étape de Coupe du monde à Tallinn.

- "La Poulidor de l'épée" -

"Elle faisait toujours deuxième ou troisième, c'était la Poulidor de l'épée, sourit Hervé Faget. On lui a dit qu'il fallait gagner une fois cette année, elle a choisi la bonne compétition, les Championnats du monde. J'espère pour elle --et pour nous-- que ça va lui permettre de se décoincer et de voir d'autres titres derrières."

Ses deux finales de Championnats d'Europe, en 2014 et 2019, ne lui avaient pas souri non plus. Malgré ce passif et le boucan des "tifosi", avec parmi eux le président de la République italienne Sergio Mattarella, poussant l'Italienne, Marie-Florence Candassamy a parfaitement maîtrisé sa finale. Elle s'est rapidement détachée (4-0) surpassant la tension maximale du début: une seule touche dans la première manche de trois minutes. Ses cris stridents de rapace ont rythmé le match jusqu'à la libération finale.

Un épilogue difficile à imaginer quand elle a arraché sa qualification pour les demi-finales face à la Hongroise Anna Kun à la mort subite (14-13), après avoir arraché la prolongation à trois secondes du terme en ayant été menée (13-11). Sachant qu'elle s'en était déjà sortie par une mort subite, d'entrée, en 32e de finale, face à l'Allemande Alexandra Ehler (9-8) à 8h30.

- "Ce réveil valait la peine" -

"Je suis arrivé à la salle à 6h30, c'est la première fois que je me lève aussi tôt, à 5h15. Mais ce réveil valait la peine, comme tous ceux d'avant", a savouré la championne.

Car ce titre couronne une année d'une régularité d'horloger: quatre podiums en huit étapes de Coupe du monde.

"Ce qui est extraordinaire c'est que, excepté deux contre-performances, elle est toujours au moins en quarts, tout le temps, insiste Hervé Faget. Ça veut dire qu'elle a passé un cap."

Le déclic tombe à point pour Marie-Florence Candassamy à un an des JO de Paris-2024, dans un coin de sa tête. "Bien sûr qu'elle y pense, convient Hervé Faget. Mais il faut que ce soit inconscient, ne pas trop mettre en avant l'échéance pour ne pas ajouter du stress. Il faudra jouer avec ce paramètre la saison prochaine."

M.Fierro--IM