Mondial féminin: la surprise néo-zélandaise dès l'ouverture, Sam Kerr blessée
Le succès historique de la Nouvelle-Zélande contre la Norvège (1-0), son premier dans une Coupe du monde, a égayé jeudi une ouverture perturbée par une fusillade à Auckland, et ternie par la blessure de la star australienne Sam Kerr.
La journée inaugurale du Mondial se termine par un duel entre l'Australie et l'Irlande (12h00) à Sydney, où 75.000 spectateurs sont attendus pour soutenir les "Matildas".
Le public néo-zélandais a répondu à l'appel, avec 42.137 spectateurs amassés dans le célèbre Eden Park, un record pour un match de football dans l'archipel, selon la Fédération locale. Les organisateurs espèrent que cette ferveur accompagnera cette neuvième édition, programmée pour accélérer l'essor du football féminin, entre professionnalisation croissante et engagements pour l'égalité.
Sur le terrain, les "Football Ferns" néo-zélandaises ont été à la hauteur des enjeux, contre la Norvège de la Ballon d'or lyonnaise Ada Hegerberg, lors d'un match d'ouverture qui s'est emballé après la mi-temps.
Un but de l'attaquante Hannah Wilkinson (48e) leur a offert un première victoire (1-0) dans la compétition, à leur seizième tentative.
La rencontre, chargée d'émotions, avait été précédée par une minute de silence en hommage aux deux personnes décédées dans une fusillade survenue plus tôt dans le centre d'Auckland. Le tireur a également perdu la vie.
- "Matches exceptionnels" -
L'incident, sans lien avec le tournoi selon la Fifa, a perturbé la préparation de plusieurs sélections se trouvant à proximité, dont les doubles tenantes du titre américaines.
Le groupe de la Norvège a été réveillé par un hélicoptère et "un grand nombre de véhicules d'urgence", a déclaré la capitaine Maren Mjelde, citée dans un communiqué.
La Fifa et les autorités néo-zélandaises ont assuré qu'il n'y avait pas de motifs d'inquiétudes particuliers liés à la sécurité autour de la compétition.
Premier Mondial à 32 équipes, premier Mondial dans l'hémisphère sud, premier Mondial co-organisé par deux pays: les 736 joueuses convoquées pour cette Coupe du monde espèrent faire franchir un nouveau cap à leur discipline, quatre ans après l'édition réussie en France.
"Ce trophée va devenir iconique et nous verrons des matches exceptionnels ici. Le monde va regarder", s'est enthousiasmé Gianni Infantino, le président de la Fifa qui s'attend à "une célébration" du football féminin, huit mois après un Mondial masculin décrié au Qatar.
Quand le football des hommes s'alarme de l'explosion du nombre de matches et de compétitions, celui des femmes rattrape son "retard" à grande vitesse: de 16 équipes en 2011, il est passé à 24 en 2015 et 32 cette année.
Huit nations vont même vivre leur première phase finale, comme Haïti et le Maroc, seul pays arabe qualifié.
- Kerr touchée -
Ce contexte s'accompagne de dotations Fifa historiquement élevées: 152 millions de dollars promises aux équipes, soit trois fois plus qu'en 2019 et dix fois plus qu'en 2015; et 30.000 dollars minimum assurés à chaque joueuse à titre individuel, une première.
Mais cette accélération est accompagnée par des doutes autour de l'état de santé des joueuses. De nombreuses vedettes, comme la Française Marie-Antoinette Katoto ou l'Anglaise Beth Mead, ont déclaré forfait en raison d'une grave blessure à un genou.
Avant Australie-Irlande, c'était au tour de la star australienne Sam Kerr de connaître des pépins physiques. L'attaquante de Chelsea et capitaine emblématique des "Matildas" s'est blessée à un mollet mercredi lors de l'entraînement de veille de match.
Elle va manquer les deux premiers matches de sa sélection, qui figure parmi les favoris du tournoi, a annoncé sa Fédération jeudi.
Cette compétition dans l'hémisphère sud entre juillet et août pose également la question des audiences télévisées dans les pays majeurs du football qui devront parfois se lever tôt pour suivre les matches en raison du décalage horaire. La Fifa a évité de peu un fiasco audiovisuel en signant à la dernière minute des accords de diffusion en Europe et au Japon.
I.Barone--IM