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JO-2024: Lauriane Nolot, surfeuse d'argent du kite-foil
JO-2024: Lauriane Nolot, surfeuse d'argent du kite-foil / Photo: Nicolas TUCAT - AFP/Archives

JO-2024: Lauriane Nolot, surfeuse d'argent du kite-foil

"Le kite est devenu un sport de plage olympique !" Tractée par sa voile de cerf-volant, la Française Lauriane Nolot, actuellement en lice au test-event de Marseille, fait partie à 25 ans des meilleures du monde en kite-foil, spectaculaire discipline qui fera son entrée aux JO l'an prochain.

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Dès le signal du départ donné, les voiles s'abaissent comme autant de cerfs-volants qui viennent frôler l'eau, les concurrents se retrouvent presque à l'horizontale, le foil fait décoller planche et pilote, tout s'accélère et le seul son est le sifflement du foil qui fend les flots.

"Les sensations, c'est un peu le surfeur d'argent", résume en riant Lauriane Nolot, en référence au super-héros de Marvel. "On vole au-dessus de l'eau, on a une liberté quasiment totale, on peut remonter au vent, descendre au vent, partir super loin. Ce qui est fantastique, c'est la sensation de glisse, de vitesse, d'être connectée avec l'eau, le vent, les éléments. C'est notre moment, il faut kiffer", ajoute-t-elle, interrogée par l'AFP.

Depuis dimanche et jusqu'à la fin de la semaine, la Française et le ballet des kites se sont installés sur la rade de Marseille pour le test-event de voile, répétition à taille réelle des JO de l'été prochain.

Même lieu, même format de compétition, le rendez-vous fait forcément grandir encore les rêves d'or et de médailles des uns et des autres, des rêves récents dans le petit monde du kite, qui vient d'intégrer le programme olympique.

- "riders trop cools" -

"On a mis énormément de temps à réaliser que ça allait être aux Jeux. On était une team, on faisait des compétitions comme ça... Puis c'est arrivé et là on s'est dit +ah oui, ça rigole plus+", résume la Varoise.

"Tout le monde s'est professionnalisé, on est passés en préparation olympique, c'est notre métier. On est un peu passés des riders trop cools à des vrais voileux, où ça bosse sérieux", sourit-elle encore.

"Mais on est toujours à mi-chemin. On est devenu un sport de plage olympique, résume celle dont le premier sport était l'équitation. On essaie de garder ce côté +fun+ et le plaisir qu'il y a autour de notre discipline. On ne doit pas oublier que c'est un sport-passion et ne pas se perdre dans l'olympisme pur, ne pas chercher que la perf."

Mais à un an des Jeux, le palmarès qui enfle empêche de se cacher: championne d'Europe et vice-championne du monde en 2022, victorieuse en 2023 des deux premiers grands rendez-vous de la saison internationale à Palma puis à Hyères, Nolot est un véritable espoir d'or olympique.

"Je ne me projette pas du tout, assure-t-elle pourtant. Les Jeux me sont tombés dessus quand ma discipline est passée olympique. C'est un rêve qui se construit au fur et à mesure. Je prendrai la pression quand il faudra la prendre, j'ai encore un peu le temps."

- le "glissou" -

En attendant, elle trace donc son chemin vers Paris-2024 tirée par sa voile de 21m2 et portée par sa force physique et sa sensibilité sur l'eau.

"On dit souvent que pour être bon, il faut être un +glissou+, c'est-à-dire avoir la glisse dans le sang et dans la peau. Notre corps fait le lien entre la voile et la planche et le +glissou+ est celui qui va le mieux connecter tout ce matos pour faire que ça glisse bien. Et puis il faut aussi de bons cuissots pour pousser. Il faut être costaud !", sourit-elle.

Et avoir le coeur bien accroché, aussi, dans un sport où l'on va vite et où l'on peut taper fort. "Il y a des emmelages, des gamelles qui ne sont pas belles. On se prend des grosses boites, ça fait peur", reconnait-elle.

"Marseille, c'est une très belle baie, mais il y a un peu de saletés dans l'eau. Il suffit que le foil prenne un sac plastique et il s'arrête net. On est projetés en avant et à 65 km/h, l'eau commence à être dure...". Dure comme le métal dont on fait les médailles.

L.Bernardi--IM