Wall Street termine en baisse, l'emploi séduit mais les salaires inquiètent
La Bourse de New York a fini en baisse une séance mouvementée, digérant le rapport sur l'emploi qui a, à la fois, montré un ralentissement du marché du travail et une hausse des salaires, qui fait craindre pour l'inflation.
Le Dow Jones a terminé en repli de 0,55%, le Nasdaq a cédé 0,13% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 0,29%.
Durant toute la séance, Wall Street a débattu du rapport mensuel du ministère du Travail, publié avant l'ouverture.
Il a fait ressortir 209.000 créations d'emplois en juin, soit moins que les 220.000 attendues par les économistes, chiffre auquel il faut ajouter une révision en baisse de 110.000 postes pour les mois d'avril et mai.
"Le marché de l'emploi décélère, mais les travailleurs sont toujours en quantité insuffisante, comme en témoigne le taux de chômage, qui a baissé de 3,7% à 3,6%", a commenté, dans une note, Jose Torres, d'Interactive Brokers.
"Cela indique que le marché du travail, et plus généralement l'économie américaine, sont résilients", a abondé Quincy Krosby, de LPL Financial.
Le tableau a été quelque peu terni par la hausse de 0,4% du salaire moyen sur un mois, soit plus que les 0,3% anticipés, qui nourrit les inquiétudes relatives à la persistance de l'inflation.
"La pression à la hausse sur les salaires a diminué par rapport au pic de début 2022, mais elle reste trop élevée pour la Fed (banque centrale américaine)", a fait valoir Nancy Vanden Houten, d'Oxford Economics.
Les opérateurs attribuent une probabilité plus forte que jamais à une hausse du taux directeur de la Fed lors de sa prochaine réunion, les 25 et 26 juillet.
Mais ils doutent du discours des banquiers centraux, pour qui, en majorité, plusieurs relèvements supplémentaires seront nécessaires d'ici la fin de l'année.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat à 2 ans s'est ainsi détendu, à 4,93% contre 4,98% la veille en clôture.
Sans conviction face à ce tableau contrasté, les indices ont oscillé dans des marges resserrées durant toute la séance, avant de passer dans le rouge peu avant la clôture.
"Le marché est en position d'attente" avant la semaine prochaine, qui verra la publication de l'indice des prix CPI mercredi et le début de la saison des résultats, jeudi et vendredi, a expliqué Quincy Krosby. "Le rapport sur l'emploi a aidé le marché à reprendre son souffle".
A la cote, les valeurs dites défensives, c'est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture, ont souffert, à l'image du laboratoire Merck (-2,46%), de Walmart (-2,30%) ou du câblo-opérateur Verizon (-1,58%).
A l'inverse, plusieurs actions très volatiles ont fait des étincelles, telles le groupe de paiements en ligne Block (+4,12%), le constructeur de véhicules électriques Rivian (+14,25%) ou la plateforme de vente de voitures d'occasion Carvana (+21,09%).
Profitant du regain des cours de l'or noir, les valeurs pétrolières ont fait l'objet d'un rattrapage après un premier semestre calamiteux, que ce soit Halliburton (+7,79%), SLB (anciennement Schlumberger, +8,61%) ou Phillips 66 (+4,23%).
Ailleurs, Levi Strauss a décroché (-7,73%) après avoir abaissé ses prévisions annuelles, notamment du fait de difficultés sur l'activité de vente aux détaillants aux Etats-Unis. La marque symbole du jean américain a vu ses ventes chuter de 22% au deuxième trimestre dans son pays d'origine.
Alibaba a avancé (+8,00%) après que les autorités chinoises ont infligé une amende d'environ un milliard de dollars à sa filiale de paiements mobiles Ant Group. Cette décision marque la fin d'une enquête du gouvernement qui aura duré plusieurs mois et lève l'incertitude qui pesait sur la société.
Plusieurs autres sociétés chinoises cotées à New York ont suivi, telles JD.com (+4,93%) ou NIO (+4,50%).
A.Goretti--IM