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Mort de Nahel à Nanterre: forte émotion dans le pays, les autorités craignent de nouvelles violences
Mort de Nahel à Nanterre: forte émotion dans le pays, les autorités craignent de nouvelles violences / Photo: Zakaria ABDELKAFI - AFP

Mort de Nahel à Nanterre: forte émotion dans le pays, les autorités craignent de nouvelles violences

Les autorités ont appelé au calme mercredi et annoncé une mobilisation "renforcée" des forces de l'ordre pour éviter une deuxième nuit de violences urbaines, notamment à Nanterre, où Nahel, 17 ans, a été tué par la police après un refus d'obtempérer, un drame qui suscite une forte émotion à travers le pays.

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"Les images choquantes" diffusées sur les réseaux sociaux "montrent une intervention qui n'est manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre", a estimé la Première ministre, Elisabeth Borne, lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat.

La mère de Nahel a appelé dans une vidéo postée sur TikTok à une marche blanche jeudi à 14h00 devant la préfecture des Hauts-de-Seine, tout près des lieux du tir mortel, en exprimant sa "révolte pour (son) fils".

Mercredi, dans les rues de Nanterre, les habitants exprimaient "tristesse, colère et incompréhension", dénonçant un "délit de faciès".

Le calme était revenu dans la journée dans la cité Pablo Picasso, même si le quartier portait encore les stigmates des heurts de la nuit: quelques carcasses de voitures brûlées et du mobilier urbain détérioré sont encore visibles dans les rues.

A Nanterre, "plusieurs bâtiments publics et privés, parmi lesquels des écoles, ont subi d'importantes et inacceptables dégradations parfois irrémédiables", a déploré la mairie, appelant à arrêter "cette spirale destructrice".

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé la mobilisation pour la soirée de mercredi de 2.000 policiers et gendarmes à Paris et dans sa petite couronne, 800 de plus que la nuit passée.

"La mobilisation des forces de l'ordre sera renforcée partout dans le département" des Hauts-de-Seine, a également fait savoir le préfet, Laurent Hottiaux, appelant à l'"apaisement" et à un "retour au calme".

Des troubles et actes de vandalisme avaient également été constatés dans d'autres communes de région parisienne ainsi qu'en province, à Mulhouse, Dijon ou Bordeaux, selon une source policière.

Au total, 31 personnes ont été interpellées en France, 24 membres des forces de l'ordre blessés légèrement et une quarantaine de voitures brûlées, selon le ministère de l'Intérieur.

- "Mal à ma France" -

L'affaire a relancé la controverse sur l'action des forces de l'ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers.

Elle a ému jusqu'au footballeur vedette du PSG et capitaine des Bleus, Kylian Mbappé. "J'ai mal à ma France. Une situation inacceptable", a écrit le joueur sur son compte Twitter.

"Qu'une justice digne de ce nom honore la mémoire de cet enfant", a aussi tweeté l'acteur Omar Sy.

La Défenseure des droits, Claire Hédon, a annoncé s'être saisie d'office de cette affaire.

Dans un communiqué, la Ligue des droits de l'homme (LDH) a demandé "un cadre juridique qui soit à la fois clair pour la police et protecteur pour toutes et tous".

Les faits se sont produits mardi matin près de la station de RER Nanterre-Préfecture.

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, authentifiée par l'AFP, a montré qu'un des deux policiers tenait le conducteur en joue, puis qu'il a tiré à bout portant quand la voiture a redémarré. Dans la vidéo, on entend "tu vas te prendre une balle dans la tête", sans que l'on puisse attribuer cette phrase à quelqu'un en particulier.

Nahel M. est décédé peu de temps après avoir été atteint au thorax.

- "Assez !"-

Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, est interrogé par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l'enquête pour homicide volontaire ouverte par le parquet de Nanterre. Sa garde à vue a été prolongée mercredi.

Le domicile de ce motard de la police fait l'objet de mesures de surveillance, selon les autorités locales de son lieu de résidence, après la diffusion de menaces anonymes sur les réseaux sociaux.

"Nous prendrons les décisions administratives de suspension si jamais des charges étaient retenues contre lui", a annoncé M. Darmanin.

Le drame a provoqué de nombreuses réactions politiques.

"Assez ! Ces meurtres engagent l'autorité de l'Etat ! Cette police doit être entièrement refondée, ses meurtriers punis", a tweeté le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.

Les représentants du RN Jordan Bardella et Sébastien Chenu ont invoqué "un drame", une "tragédie" et demandé à respecter "le temps de l'enquête", ainsi que "la présomption d'innocence".

bur-alh-sm-leo-mby-ld/bfa/tes

P.Rossi--IM