NBA: les Spurs parfait cocon pour le développement de Wembanyama
Avec le savoir-faire de l'entraîneur Gregg Popovich et les conseils ponctuels d'anciens tels Tim Duncan ou David Robinson, Victor Wembanyama sera bien encadré aux Spurs, mais l'effectif qui l'entoure n'est pas encore armé pour lui permettre d'immédiatement jouer les premiers rôles en NBA.
Choisi comme attendu jeudi soir en première position de la draft par San Antonio, le prodige français de 19 ans, aux dimensions (2,24 m, 243 cm d'envergure) aussi hors normes que son talent semble sans limite, n'a pas caché sa satisfaction de faire ses grands débuts dans la ligue la plus relevée du monde, au sein de l'équipe texane, avant même l'officialisation de sa destination.
"Pour moi, San Antonio est synonyme de gagne", a résumé Wembanyama mercredi. "Quand les Spurs ont décroché le premier choix (lors de la loterie du 16 mai, ndlr), je me suis dit que j'avais de la chance, parce qu'ils ont cette culture, cette expérience d'avoir développé de bons joueurs."
Il suffit de regarder le palmarès de la franchise, pour voir que le doré s'est souvent superposé à l'éperon argenté qui lui sert de logo au début des années 2000. Elle a remporté cinq titres de champion en 1999, 2003, 2005, 2007 et 2014 pour six finales disputées (défaite en 2013).
- Conversations avec Duncan -
Des campagnes glorieuses menées par Popovich sur le banc et Duncan sur le parquet, aux côtés d'un "amiral" David Robinson pour la première et de deux lieutenants, Tony Parker et Manu Ginobili, pour les suivantes.
Autant d'anciennes gloires qui devraient contribuer à polir le diamant Wembanyama, quand leur prendra l'idée de passer par le centre d'entraînement des Spurs, où la porte leur est toujours ouverte, pour conseiller le nouveau venu qui rêve tant de marcher dans leur pas.
Certains médias ont rapporté notamment que Duncan, qui avait renoncé à prolonger son expérience d'adjoint à l'issue de la saison 2019-2020, a accepté de reprendre du service. Jeudi soir en conférence de presse, "coach Pop" a quelque peu rétabli les choses en disant que le double MVP (2002, 2003) ne sera pas présent "au jour le jour".
"Mais vous pouvez être sûrs qu'il va avoir des conversations avec lui. Victor a déjà fait part de son envie de passer du temps avec Timmy et David (Robinson). Mais vous ne les verrez pas l'entraîner", a-t-il appuyé.
Le premier objectif du staff l'entourant sera de permettre au Français d'optimiser son adaptation dans une ligue où l'accueil qui lui sera réservé mettra à l'épreuve sa résistance physique, durant les 82 matches de saison régulière.
- Recruter pour mieux l'entourer -
"Il s'agit de ne pas brûler les étapes. Ce qui nous intéresse le plus, c'est de mettre en place un cadre et un environnement où il se sente à l'aise, où il puisse être Victor. Nous allons l'observer et voir ce qui se passe. J'ai appris cela de Manu (Ginobili, ndlr). Vous ne pouvez pas obliger les joueurs à être ce que vous pensez qu'ils devraient être. Il n'est ni LeBron (James), ni Tim (Duncan), ni Kobe (Bryant), ni qui que ce soit d'autre. Il est Victor, et c'est ce que nous voulons qu'il soit."
A 74 ans, le coach le plus victorieux de l'histoire semble devoir vivre une cure de jouvence en chaperonnant ce nouveau joyau, au point de s'apprêter à signer trois ans de plus à la tête de l'équipe qu'il a prise en mains en 1996. La saison passée fut pourtant bien compliquée sur le plan des résultats, avec le deuxième plus mauvais bilan de la ligue.
Et peu de joueurs, certes jeunes pour la plupart, se sont distingués dans cet effectif, sinon l'ailier shooteur Keldon Johnson (22 pts de moyenne), l'arrière Devin Vassell (18,5 pts) et de façon plus intermittente l'ailier fort Jeremy Sochan.
Recruter un meneur expérimenté, tel Fred VanVleet, mais aussi à l'intérieur semble s'imposer pour les Spurs, à la fois pour entourer Wembanyama et pour espérer viser une place en play-offs, un défi relevé compte tenu de la féroce concurrence à l'Ouest.
H.Gallo--IM