Euro de basket: Janelle Salaün, une première bleue pleine de promesses
Portée par sa belle saison en Ligue féminine et une finale perdue avec Villeneuve d'Ascq, l'ailière Janelle Salaün saisit sa chance à l'Euro-2023 de basket à Ljubljana, avec trois matches prometteurs au 1er tour pour une première en grand championnat.
Le 5 septembre prochain, Janelle Salaün fêtera ses 22 ans, cap que Marine Fauthoux a passé en janvier et qu'Iliana Rupert franchira en juillet. Dans les sélections de jeunes, elles ont conquis ensemble le titre européen en 2017 (moins de 16 ans) et l'argent mondial en 2018 (moins de 17 ans).
Si elles sont nées toutes les trois en 2001, Salaün découvre son premier grand championnat quand Fauthoux et Rupert ont pris un peu d'avance, puisqu'elles ont fait le grand saut quatre ans plus tôt en 2019, se sont installées chez les Bleues et cumulent déjà plusieurs médailles internationales, du bronze aux Jeux olympiques à Tokyo et de l'argent européen.
"Je suis dans mon heure, il n'y a pas de décalage. Je ne dirai pas que c'était évident que j'intègre l'équipe de France A, avec les difficultés que j'ai connues dans les équipes jeunes. C'est grâce à mon travail que je suis là", souligne la native de Paris, formée à l'Insep entre 2016 et 2019.
"Je ne faisais pas partie des références de la génération 2001, je suis arrivée par la petite porte. Je n'ai pas de regrets, et je suis très satisfaite", ajoute-t-elle.
En Slovénie, le sélectionneur Jean-Aimé Toupane aime à répéter que l'Euro-2023 doit aussi servir à donner de l'expérience aux plus jeunes, refusant de fermer le banc pour les matches du premier tour.
Ailière des Bleues, Salaün dispose ainsi de l'un des temps de jeu les plus importants, autour d'une vingtaine de minutes en moyenne par match. Seules les intérieures Sandrine Gruda et Alexia Chartereau et l'ailière Valériane Vukosavljevic ont été plus utilisées.
- Les JO en tête -
"Elle a ce que Jean-Aimé recherche. Il aime ses qualités physiques qui se traduisent par ses courses, sa présence au rebond, son gabarit, et ses qualités offensives avec son tir, elle n'hésite pas", souligne l'assistante de Toupane, Cathy Melain.
Avec 22 points et 56% de réussite au tir (le meilleur taux d'une équipe de France encore en rodage) en trois matches, "j'ai apporté ce que je pouvais apporter. J'ai ressenti que l'entraîneur me faisait confiance. J'ai des points d'amélioration, mais je suis contente. Je sens que je suis de plus en plus à l'aise", explique-t-elle. "Les voyants sont au vert."
Après une première sélection en équipe de France en novembre 2022, elle n'a pas forcément pensé à l'Euro qui arrivait un peu plus de six mois plus tard. Elle a poursuivi sa saison de premier plan avec Villeneuve d'Ascq, pour finir deuxième de la saison régulière et céder en finale contre l'Asvel sur le match d'appui.
"Il y a une continuité, je grandis avec ce club. Plus les années passent, plus j'ai de responsabilités, de temps de jeu. Mon leadership s'améliore", glisse la Parisienne de naissance.
A Ljubljana, elle a derrière elle sa famille qui a fait le déplacement. "Ils ont toujours été avec moi en jeunes", et donc sans eux, "ça n'aurait pas été pareil", reconnait-elle, alors que la pandémie de Covid-19 avait obligé les équipes à évoluer en bulle sanitaire pendant plusieurs compétitions, comme à l'Euro et aux JO en 2021.
Sélectionnées pour la dernière compétition internationale avant les Jeux de Paris, forcément 2024 trotte dans un coin de sa tête, "mais je vais être honnête, ça parait loin".
Sur son poste, la concurrence s'annonce forte, avec notamment Gabby Williams, absente en Slovénie à cause d'une commotion cérébrale avec l'Asvel en finale du championnat.
L.Sabbadin--IM