NBA: de Jordan à Wembanyama, en passant par James, petite histoire de la draft
En 76 ans, la draft de la NBA n'a pas manqué de cuvées mémorables. Quasiment tous les géants du basket y sont passés, en pleine lumière ou tapis dans l'ombre, certains joueurs assumant leur statut, d'autres dépassant les attentes, d'aucuns sombrant dans l'oubli.
. Pionnier sans jouer
Le tout premier N.1 de la draft fut Clifton McNeeley, choisi en 1947 par les Pittsburgh Ironmen, du temps où la ligue s'appelait Basketball Association of America (BAA). Mais cet ailier préféra aller travailler dans des champs pétroliers, plutôt que jouer chez les professionnels.
. Et si...
...les Royals de Rochester, bénéficiant du premier choix en 1956 avaient opté pour Bill Russell au lieu de Sihugo Green ? Les Celtics, qui ne choisirent qu'en 7e position, n'auraient alors pas pu convaincre les Saint-Louis Hawks, l'ayant sélectionné en N.2, de l'échanger ensuite contre leur pivot All-Star Ed Macauley. Un coup de génie de l'entraîneur Red Auerbach, au vu de la dynastie à venir à Boston, 11 fois champion entre 1957 et 1969.
. N.1 dans la légende
En 1969, Lou Alcindor ne s'appelle pas encore Kareem Abdul-Jabbar mais on se l'arrache déjà, fort de trois sacres universitaires consécutifs avec UCLA. Milwaukee en fait son N.1, tout comme les New Jersey Nets lors de la draft de la rivale American Basketball Association (ABA). Les Harlem Globetrotters lui offrent un million de dollars... Il opte finalement pour les Bucks. La suite s'écrit en lettres d'or: six bagues de champion (une avec Milwaukee, cinq avec les Lakers) en dix finales, sextuple MVP, deuxième meilleur marqueur de l'histoire de la NBA...
Quand on est désigné "Chosen One" ("l'Elu"), nul autre destin que celui de devenir un des meilleurs joueurs de tous les temps n'est possible. Mais encore faut-il être à la hauteur. C'est le cas de LeBron James, homme d'innombrables records, quatre fois champion en dix finales, meilleur scoreur de l'histoire, le tout en supportant une pression médiatique sans précédent. De quoi inspirer Victor Wembanyama...
Magic Johnson (Lakers, 1979), Shaquille O'Neal (Orlando, 1992) ou encore Tim Duncan (San Antonio, 1997), tous multi-titrés ont aussi atteint les cimes comme attendu.
. Les cuvées "prestige"
Pour beaucoup, 1984 demeure le plus beau millésime de l'histoire, avec au casting Michael Jordan, Hakeem Olajuwon, John Stockton, Charles Barkley. La petite histoire veut que "MJ", ne fut choisi qu'en troisième position par les heureux Chicago Bulls, après que les Houston Rockets eurent d'abord jeté leur dévolu sur Olajuwon - à raison puisqu'il leur rapporta leurs deux titres en 1994 et 1995 -, et que les Portland Trail Blazers lui préférèrent Sam Bowie. Soit la plus grosse erreur de draft de l'histoire. Barkley (N.5) et Stockton (16e), choisis par Philadelphie et Utah, connurent aussi une grande carrière, mais sans titre de champion au bout.
La cuvée 1996 fut également remarquable, avec Allen Iverson (N.1/Philadelphie), Ray Allen (N.5/Minnesota), Kobe Bryant (N.13/Charlotte qui regrettera de l'avoir transféré aux Lakers) et Steve Nash (N.15/Phoenix). Celle de 2003 aussi, avec LeBron James (N.1/Cleveland), Carmelo Anthony (N.3/Denver), Chris Bosh (N.4/Toronto) et Dwyane Wade (N.5/Miami).
Enfin, la draft de 1960 fut la première à avoir des allures de blockbuster, avec Oscar Robertson (N.1/Cincinnati Royals), Jerry West (N.2/Los Angeles Lakers) et Lenny Wilkens (N.6/Saint-Louis Hawks).
. Au top des flops
Les exemples de premiers choix synonymes de faillites ne manquent pas. Mention spéciale à Anthony Bennett, drafté en 2013 par Cleveland et qui évolue aujourd'hui dans le championnat taïwanais. Cette année-là, Milwaukee fonça sur Giannis Antetokounmpo (N.15). Kwame Brown fut choisi en 2001 par Washington, pendant que San Antonio attira un certain Tony Parker (N.28). En 1998, quand Milwaukee opta pour Dirk Nowitzki (N.9) avant d'aussitôt l'envoyer à Dallas contre un dénommé Robert Traylor, Michael Olowokandi était sélectionné par les Clippers. Enfin, Greg Oden, recruté par Portland en 2007, passa plus de temps à l'infirmerie qu'à jouer, alors que Kevin Durant (N.2) fut enrôlé par Seattle SuperSonics.
. Le jackpot inespéré
Le sacre des Nuggets en est l'éclatante preuve: ils ont été inspirés comme jamais en choisissant Nikola Jokic en 41e position en 2014. D'autres ont précédé le double MVP Serbe au sommet de la NBA, en partant également de loin, tels Manu Ginobili chez les Spurs (57e choix en 1999), Draymond Green à Golden State (35e choix en 2012) ou Tony Kukoc à Chicago (29e choix en 1990).
V.Agnellini--IM