Elite de basket: Monaco, sacré, lève la malédiction
La Principauté enfin couronnée ! Monaco a été sacré champion de France de basket pour la première fois grâce au troisième revers (92-85) infligé à Boulogne-Levallois, l'équipe de Victor Wembanyama, dans leur série des finales jeudi à Roland-Garros.
Après trois échecs à la dernière marche depuis son retour en Elite il y a huit ans, la Roca Team s'adjuge enfin le titre national, épilogue d'une saison historique marquée par sa troisième place en Euroligue.
Avant de poursuivre son rêve américain, "Wemby" ne réalisera donc pas son dernier en France: un sacre avec ses Metropolitans 92. Pour ses 35 dernières minutes et demie sur un parquet du Championnat de France, le géant laissera le souvenir d'une performance de la hauteur de ses 2,24 mètres: 22 points, 7 rebonds et 4 contres pour une évaluation de 30. Tout simplement sa meilleure des play-offs avant de s'envoler vers la NBA et plus que certainement San Antonio, qui a hérité du premier choix de la draft jeudi prochain.
A égalité (85-85) à 108 secondes du buzzer, la rencontre a basculé grâce à deux tirs --dont un de dix mètres-- de l'arrière de l'ASM Jordan Loyd (22 pts au total), qui a aussi bénéficié d'un lancer.
"C'est mon état d'esprit, je crois toujours en moi-même", a livré en conférence de presse l'Américain désigné MVP des finales, filet d'un panier autour du cou. "Je suis payé pour ça."
Quand côté Metropolitans, leur soliste Barry Brown, pigiste médical recruté pour la phase finale, a vu ses deux tentatives forcées rebondir sur l'arceau.
"On a manqué d'essence dans le moteur. Dans le dernier quart temps il n'y a pas photo", a constaté l'entraîneur des Franciliens Vincent Collet. "Les deux tirs de très grande classe de Jordan Loyd font la différence et nous on est cuits. On est cramé, faut le dire. On n'était pas loin mais ça aurait été dur de le reproduire."
- La concurrence aplatie -
Face à la troisième meilleure équipe du continent, il a fallu près de 91% de réussite (10/11) au moment de l'écart maximal, dans le premier quart-temps (32-16), pour que les hommes Vincent Collet se hissent un temps au-dessus de l'armada monégasque, pourtant pas aidée par sa star Mike James en plein naufrage jeudi (2 pts, 1/7).
Cette Roca Team 2023 se place dans le gotha de l'histoire du Championnat de France. "On n'a pas vu d'équipe comme ça en France depuis Limoges il y a 30 ans", juge Vincent Collet.
Le podium dans la reine des compétitions européennes, le seul d'un représentant du Championnat hors titre du CSP en 1993, esquissait une équipe grandiose.
Leur parcours en play-offs, bouclé jeudi à Roland-Garros par un grand chelem, sans la moindre défaite (8-0), constitue du jamais vu depuis 35 ans et Limoges en phase finale 1988, alors disputée en matches aller-retour.
Le Rocher a aplati la concurrence dans ces play-offs comme il lui a roulé dessus pendant la saison régulière avec une première place assurée dès la 29e des 34 journées. Le tout en menant de front une campagne européenne harassante.
L'ASM a exorcisé sa malédiction des finales perdues, celle de 2018 conquise par Le Mans, puis de 2019 et 2022 ravies par l'Asvel. Sans oublier, bien avant la nouvelle ère lancée par l'homme d'affaires ukrainien Sergey Dyadechko en 2013, la finale de 1950 enlevée par Villeurbanne.
Seul bémol de la saison monégasque, la Leaders Cup cet hiver, quand ils ont été surpris par Bourg-en-Bresse dès les quarts de finale (102-92). Autrement, ils ont ravi aussi la Coupe de France en écrabouillant l'Asvel (90-70).
Autant de fruits de la croissance fulgurante de la Roca Team, poussée par son propriétaire ayant fait fortune dans les fertilisants et les céréales: le Russe naturalisé hongrois Aleksei Fedorychev, PDG et fondateur de Fedcominvest.
L.Sabbadin--IM