Finale NBA: un premier sacre pour les Nuggets ou le sursis pour le Heat
Le match le plus important de leur histoire: il ne manque qu'une victoire aux Nuggets de Nikola Jokic pour monter sur le toit de la NBA, lundi à Denver, où le Heat de Jimmy Butler, dos au mur, espère encore déjouer les pronostics.
Pour sa 47e saison dans la ligue, la première finale disputée par la franchise du Colorado pourrait bien être la bonne. Elle mène trois victoires à une et, au vu de ses démonstrations de forces répétées, de sa force de frappe sans pareil, des sommets de jeu collectif atteints dans cette série, on voit mal comment le sacre, en forme d'aboutissement d'un travail sur la continuité entamé huit ans plus tôt, lui échapperait au bout d'une saison quasi-parfaite.
Mais parce que Miami, vibrant jusqu'au dernier souffle de sa "Heat culture" lui commandant de ne jamais rien abandonner, est certainement la dernière équipe à sous-estimer, il ne faudrait pas aux Nuggets se croire champions avant l'heure. Et ce même si l'exploit que sont tenus de réaliser les Floridiens ne s'est produit qu'une fois dans l'histoire, en 2016, quand les Cavaliers de LeBron James accusèrent le même déficit avant de renverser les Warriors de Stephen Curry.
- "Encore rien fait" -
"Nous en sommes capables. Il y a des choses à corriger évidemment, mais ce n'est pas impossible", a soutenu la star Jimmy Butler après la défaite (109-95) concédée vendredi sur son parquet, qui donna plutôt l'impression du contraire tant la supériorité de Denver a semblé manifeste.
Mais, au crédit de sa persuasion, il faut reconnaître que Miami n'a eu de cesse de déjouer les pronostics durant ces play-offs, s'y qualifiant in extremis via deux matches de barrages, avant d'éliminer les Bucks de Giannis Antetokounmpo, les Knicks puis les Celtics finalistes de l'an passé, pour se donner une chance de devenir la première équipe de l'histoire à remporter un titre en étant tête de série N.8.
Raison pour laquelle l'entraîneur adverse, Michael Malone, s'est employé à maintenir sous pression ses joueurs: "Il va falloir éteindre la télévision et la radio, ne pas lire les journaux, ne pas écouter tout le monde nous dire à quel point nous sommes géniaux, parce que nous n'avons encore rien fait".
Il manque en effet une ultime victoire pour couronner une génération talentueuse, menée par le double MVP Nikola Jokic, promis à se voir décerner le trophée de meilleur joueur de la finale, tant le Serbe est ultra-dominant.
Tournant presque à un triple-double de moyenne face au Heat (30,8 pts, 13,5 rbds, 8 passes), il est devenu le premier joueur de l'histoire à cumuler 500 points, 250 rebonds et 150 passes dans une campagne de play-offs.
- "Les choses peuvent changer" -
Arrivé en même temps que Malone dans la Colorado, il y a huit ans, il a été le socle autour duquel s'est bâti l'effectif, renforcé par le scoreur Jamal Murray l'année suivante, puis au fil des ans par Michael Porter Jr, dans un souci de miser sur leur développement et la continuité, tout en réussissant des bonnes pioches, avec les recrutements l'été dernier de Kentavious Caldwell-Pope et Bruce Brown.
Sûre de sa force, capable de s'adapter à n'importe quelle stratégie de l'adversaire, "notre équipe est construite comme ça. On a des gars qui peuvent sortir de l'ombre chaque soir", a souligné Aaron Gordon, flashé à 27 points (à 11/15 aux tirs) vendredi, tout en s'attachant à défendre comme un forcené sur Butler.
Ainsi, jusqu'à présent, durant cette finale, Denver a quasiment eu réponse à tout ce que lui a opposé Miami, sauf au match N.2 remporté à l'agressivité par les hommes d'Erik Spoelstra, toujours prompts à se battre jusqu'au dernier souffle, à l'image de Bam Adebayo loin d'être ridicule dans son duel de géants avec Jokic puisqu'il tourne à 22,3 points et 12,5 rebonds de moyenne.
"Nous avons un groupe incroyablement compétitif. Nous avons tout fait à la dure jusqu'ici, et il va falloir encore le faire, en nous concentrant d'abord sur la nécessité de revenir à Miami (pour un 6e match, ndlr). Les choses peuvent encore changer", a d'ailleurs prévenu l'entraîneur du Heat, toutefois mal parti pour ajouter un quatrième titre à son palmarès en sept finales.
L.Bernardi--IM