La bataille du centenaire des 24 Heures du Mans est lancée
Les premières heures de l'édition du centenaire des 24 Heures du Mans ont donné lieu samedi à une compétition féroce, marquées par un coup d'éclat de Toyota même si Ferrari, Porsche et même Cadillac ne lâchent rien.
Dans la catégorie reine des Hypercars, les deux Ferrari étaient sur la première ligne quand la star du basket américain LeBron James a donné le signal du départ à 16H00 (14H00 GMT) en agitant un drapeau tricolore frappé du logo de la course.
Mais la Toyota N.8, sacrée l'an dernier et pilotée par Sébastien Buemi, parti en deuxième ligne, a rapidement pris la tête et creusé l'écart dès le départ de la première voiture de sécurité.
Derrière, la bataille pour la deuxième place a fait rage entre les deux Ferrari N.50 et N.51 et la Toyota N.7, soeur et unique rivale de la N.8 ces cinq dernières années, tandis que les trois prototypes 963 suivaient, roue dans roue.
Entre dépassements et arrêts aux stands, les positions ont beaucoup évolué dans l'heure suivante mais toutes les voitures restaient dans le coup. La Cadillac N.3 pilotée par Sébastien Bourdais, un temps aux avant-postes, a toutefois dû rentrer au stand en raison d'une avarie.
Malgré quelques averses isolées avant le départ, la piste est restée sèche. Mais les prévisions météorologiques mentionnaient toujours un risque de violents orages en fin d'après-midi ou en début de soirée.
- Réplique de 1923 -
Peu avant le départ, une Chenard & Walcker identique à celle qui avait remporté la première édition en 1923 sur des chemins boueux, a apporté le trophée du centenaire.
Sous les yeux de LeBron James mais aussi de deux légendes de la course, Tom Kristensen, qui détient le record de victoires (9) et son dauphin Jacky Ickx (6).
Mais le plus applaudi sur la grille de départ a été Charles Leclerc, pilote de Formule 1 chez Ferrari venu soutenir la Scuderia, qui a salué la présence de nombreux drapeaux frappés du cheval cabré dans les tribunes.
"C'est exceptionnel, c'est la première fois que je viens au Mans", a déclaré le Monégasque. "Le Mans, c'est une course que je regarde depuis toujours, ça m'a toujours fait rêver, pourquoi pas un jour...".
Toute la matinée, les spectateurs ont afflué, patientant dans de longues files d'attente devant les entrées puis déambulant dans les allées bondées autour du circuit. Quelque 300.000 personnes étaient attendues.
"Je veux voir Ferrari gagner!", a clamé Andrew Hill, un Britannique de 69 ans, venu avec deux amis, comme lui vêtus de rouge des pieds à la tête.
- Toyota favorite -
Ces dernières années, le suspense se limitait à savoir laquelle des Hypercars N.7 ou N.8 de Toyota allait l'emporter, tant la concurrence était limitée.
Grâce à des modifications de règlements qui permettent désormais de faire courir les mêmes voitures en championnat du monde d'endurance (WEC) et dans le championnat américain IMSA, Porsche, Cadillac, Peugeot et surtout Ferrari, absent depuis cinquante ans, sont de retour au Mans, en attendant Alpine, BMW ou encore Lamborghini l'an prochain.
Toyota reste la grande favorite, après avoir remporté les trois premières manches du WEC (Sebring, Portimao et Spa).
Après une semaine radieuse, la pluie a épargné la traditionnelle parade des pilotes vendredi, mais elle pourrait perturber les organisateurs des animations, concerts et shows pyrotechniques prévus.
Elle n'empêchera pas les voitures de vrombir, sous l'oeil attentif de 2.000 commissaires de piste passionnés, mais peut troubler les calculs des équipes et augmenter le risque d'incidents et d'interventions de la voiture de sécurité.
Nouveauté cette année, il n'y aura qu'une voiture de sécurité, au lieu de trois ces dernières années, ce qui pourrait rebattre les cartes en supprimant l'avance éventuelle des leaders par rapport aux concurrents qui se tiennent dans le même tour du long circuit de 13,626 km.
N.Tornincasa--IM