JO-2022: Braisaz-Bouchet, la fille en or
Le biathlon n'avait d'yeux que pour Quentin Fillon Maillet et ses exploits mais Justine Braisaz-Bouchet a surgi lors de la mass-start pour s'emparer du titre olympique, vendredi sur le site extrêmement venté de Zhangjiakou.
Avec cette 14e médaille (5 or, 7 argent et 2 bronze), dont 7 pour le biathlon et 5 pour le seul Fillon Maillet, la France est dorénavant à une unité de son record de Pyeongchang en 2018 (15).
La Française de 25 ans s'est placée aux avants-postes après le troisième tir, fatal à bons nombres de concurrentes, dont les Norvégiennes Tirl Eckhoff et Marte Olsbu Roeiseland, qui l'accompagneront sur le podium.
Après avoir lâché Roeiseland sur les skis, Braisaz-Bouchet a abordé son ultime passage sur le pas de tir sans trembler, et malgré une faute, elle filait seule vers l'or.
Pour atteindre le chiffre des JO-2018, les Bleus ont une grosse dernière cartouche: Quentin Fillon Maillet.
Six courses, six médailles? A deux jours de la clôture des Jeux olympiques de Pékin, Fillon Maillet peut réussir un exploit inédit dans l'histoire des JO d'hiver, tous sports confondus, lors de la mass-start du biathlon (17h00 locales, 10h00 Paris).
Jamais un sportif n'est en effet rentré chez lui après un rendez-vous olympique hivernal en étant autant monté sur les podiums.
- "Envie" -
A Zhangjiakou, le Jurassien de 29 ans a jusque-là fait carton plein avec deux titres (Individuel, poursuite) et trois médailles argent (sprint, relais mixte et relais masculin).
"J'ai toujours beaucoup, beaucoup d'envie", assurait-il mardi après sa cinquième médaille. "Je vais essayer de récupérer."
La récupération risque en effet d'être l'une des clés de la réussite ou de l'échec de "QFM" très sollicité après chacune des courses par les obligations antidopages, médiatiques ou encore protocolaires.
Car pour le reste, les feux sont au vert dans la glaciaire de Zhangjiakou.
Il est à l'aise sur cette piste en altitude (1700 m), la confiance sur le pas de tir est évidente comme lors de la poursuite, où il a réussi un 20/20, et surtout il adore les épreuves de confrontation comme la mass-start, où les 30 partants s'élancent en même temps pour 15 km et 4 tirs.
Bien sûr, personne ne le laissera partir tranquillement vers l'histoire, surtout pas le Norvégien Johannnes Boe, qui collectionne déjà trois titres (deux en relais et le sprint) et une troisième place sur l'individuel. Et si Emilien Jacquelin, Simon Desthieux ou Fabien Claude le privaient de ce Grand Chelem ?
Vingt-quatre heures après le dénouement de l'épreuve féminine et l'implosion de Kamila Valieva, l'affaire de dopage concernant la Russe de seulement 15 ans continue d'agiter l'actualité.
Alors que Valieva était déjà dans l'avion du retour en Russie, le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach a indiqué avoir été "très troublé" devant sa télévision par la prestation sur la glace de la patineuse qui, visiblement éprouvée, a été incapable d'évoluer à son niveau habituel dans le programme libre.
Thomas Bach a également affirmé qu'il n'avait pas "beaucoup confiance" en son entourage, regrettant notamment son attitude à l'égard de la patineuse après sa compétition. "Comment peut-on être si froid avec son athlète?", a-t-il déploré.
- Gu, la star -
Sur la glace, les patineurs vont tenter de se recentrer sur le sport avec le début de l'épreuve des couples lors du programme court.
En ski freestyle, la Chinoise Eileen Gu s'est imposée encore un peu plus comme l'une des grandes stars des JO-2022.
Déjà en or en ski Big air et en argent en slopestyle, l'ado de 18 ans a survolé l'épreuve de half-pipe.
"Je me sens très bien. Je prends beaucoup de plaisir et c'est vraiment tout ce qui compte dans ce sport", a glissé la championne aux multiples talents puisqu'elle est aussi égérie publicitaire, mannequin et future étudiante à la prestigieuse université américaine de Stanford.
Auteur d'un incroyable triplé en skicross aux JO-2014, les Français rêvaient d'un exploit équivalent, ou au moins de podium, sur le toboggan glacé de Zhangjiakou.
Las! François Place a fait illusion jusqu'en demi-finale mais les portes se sont fermées là.
Bastien Midol s'est arrêté en quarte, tandis que Jean-Frédéric Chapuis, qui avait mené la France a un incroyable triplé aux JO-2014, et Térence Tchiknavorian, ont fait un tour de moins.
Dans le tournoi de hockey masculin, la Finlande, victorieuse de la Slovaquie (2-0), est la première équipe à obtenir son billet pour la finale de dimanche.
Dans l'autre rencontre du dernier carré, qui comprenait chose rare quatre équipes européennes, c'est-à-dire sans le Canada ni les Etats-Unis, handicapés par l'absence des joueurs NHL, la Russie, sous couleurs neutres, et la Suède en découdront dans la soirée.
C.Abatescianni--IM