Grippe aviaire au Brésil: l'eurodéputé Pascal Canfin alerte sur des "contrôles défaillants"
L'eurodéputé centriste Pascal Canfin, opposé à l'accord de libre-échange avec le Mercosur, a exhumé mercredi un récent rapport d'audit européen pointant un manque de garanties des autorités brésiliennes sur la surveillance de la grippe aviaire dans les élevages de volailles.
Publié le 9 novembre, cet audit a été réalisé par la Direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne, du 15 avril au 3 mai 2024 au Brésil.
Ce rapport conclut que le système mis en place par les autorités brésiliennes "fournit des garanties suffisantes que les produits susceptibles d'être exportés vers l'UE satisfont à la plupart des exigences applicables aux importations, sauf en ce qui concerne la surveillance de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), qui pourrait ne pas être suffisante pour détecter la maladie le plus tôt possible".
Cet audit préconise notamment de "veiller à ce que le programme de la surveillance de l'IAHP convienne pour la détection précoce de la maladie".
Aux yeux de Pascal Canfin (Renew), ce rapport "illustre que le système de contrôle de la grippe aviaire au Brésil est totalement défaillant". L'eurodéputé y trouve une "raison de plus pour s'opposer au Mercosur".
"Il n'y aurait pas de risque" pour la santé puisque le virus ne résiste pas à la cuisson, mais le parlementaire dénonce une "concurrence déloyale pour nos agriculteurs", car "en Europe lorsqu'un cas de grippe aviaire hautement pathogène est déclaré, des restrictions commerciales et l'abattage des volailles sont obligatoires".
Un autre audit récent de l'UE avait révélé des failles dans les contrôles de la viande bovine au Brésil, incapables de garantir l'absence de l'hormone oestradiol, interdite en Europe. En attendant que les procédures soient revues, le Brésil a suspendu ces exportations.
Une large partie de l'UE semble déterminée à signer d'ici la fin de l'année un accord de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur, au grand dam de la France, qui le refuse en l'état et se mobilise.
Ce traité de libre-échange entre les 27 de l'UE, le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay est en discussions depuis plus de 20 ans.
Eurostat évalue à 18,4 milliards d'euros en 2023 les importations agricoles de l'UE en provenance de ces quatre pays, qui représentent, en valeur, 12,6% des importations de l'Europe des 27.
Le Brésil est, à lui seul, le deuxième pays d'origine des importations agricoles de l'UE, après le Royaume-Uni.
O.Esposito--IM