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Rishi Sunak face à la commission d'enquête sur le Covid
Rishi Sunak face à la commission d'enquête sur le Covid / Photo: James Manning - POOL/AFP

Rishi Sunak face à la commission d'enquête sur le Covid

L'enquête publique britannique sur la pandémie de Covid entend lundi le Premier ministre Rishi Sunak, dont certaines décisions prises pour soutenir l'économie durant la crise sanitaire ont été critiquées par des conseillers pour avoir contribué à propager le virus.

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Le témoignage de Rishi Sunak, prévu à partir de 10H30 GMT, intervient au moment où son autorité est malmenée au sein du parti conservateur à la veille d'un vote crucial sur son nouveau plan pour expulser des migrants au Rwanda, jugé trop faible par l'aile droite des Tories.

Rishi Sunak, qui était ministre des Finances pendant la pandémie, sera interrogé quelques jours après l'ex-Premier ministre Boris Johnson qui a présenté ses excuses aux familles de victimes et reconnu qu'il aurait dû prendre conscience de la gravité de la crise "beaucoup plus tôt".

La pandémie a fait plus de 230.000 morts au Royaume-Uni et la commission d'enquête se penche actuellement sur la gouvernance et la gestion politique lors de l'apparition du virus.

Rishi Sunak, installé depuis plus d'un an à Downing Street, devrait notamment être interrogé sur ses réticences à imposer des restrictions trop fortes pendant la pandémie et sur ses critiques quant au rôle des scientifiques durant la crise sanitaire.

L'ex-chancelier de l'Echiquier sera ainsi questionné sur des mesures prises à l'été 2020 pour inciter les gens à aller au restaurant, comme le dispositif "Eat out to help out" (manger dehors pour aider les restaurants) décrié par les scientifiques conseillant le gouvernement.

Ces derniers ont estimé devant la commission d'enquête que cela a participé à l'ampleur de la deuxième vague épidémique à l'automne 2020.

- "Dr Death" -

L'une d'entre eux, Angela McLean, avait ainsi surnommé Rishi Sunak "Dr Death" (Dr Mort) dans un échange de messages WhatsApp avec un collègue, a révélé l'enquête, tandis que l'ancien médecin-chef pour l'Angleterre Chris Whitty avait rebaptisé le dispositif "manger dehors pour aider le virus" (Eat out to help out the virus).

Des conseillers ont aussi accusé Rishi Sunak, attaché à soutenir l'économie britannique mise à terre par les restrictions, d'avoir voulu ignorer ou minimiser les avis des scientifiques durant la pandémie.

En témoigne une note écrite par l'ancien conseiller scientifique du gouvernement Patrick Vallance, dans laquelle il rapporte des propos de l'ancien chef de cabinet de Boris Johnson, Dominic Cummings, affirmant que Rishi Sunak "pense qu'on peut simplement laisser les gens mourir et ce n'est pas grave".

En août 2022, en plein cœur de la campagne pour succéder à Boris Johnson à la tête des conservateurs, Rishi Sunak avait aussi évoqué le "problème" du fait de donner le pouvoir aux scientifiques, dans un entretien au journal The Spectator.

Les travaux de la commission d'enquête indépendante, présidée par l'ancienne juge Heather Hallett, devraient durer jusqu'en 2026.

Elle a d'abord examiné comment le Royaume-Uni était préparé à la crise sanitaire. Après la phase actuelle sur la gestion politique de la crise, elle étudiera l'impact du Covid sur le système de santé, le programme de vaccination et la distribution des équipements nécessaires à la population.

Le climat politique autour de cette procédure a plusieurs fois été tendu. Cet été, le gouvernement de Rishi Sunak s'est opposé à sa présidente qui lui avait demandé de fournir de nombreux documents, dont des échanges WhatsApp entre Boris Johnson et nombre de responsables politiques et sanitaires.

Downing Street avait estimé qu'il s'agissait d'éléments "sans rapport avec le travail" effectué par la commission d'enquête, mais la justice lui a donné tort et a ordonné la remise des documents.

Le travail de la commission est également critiqué par la presse conservatrice, globalement hostile aux confinements imposés pendant la pandémie. Dimanche, dans son éditorial, le Sunday Times a jugé qu'elle a jusqu'ici fait beaucoup de "bruit" mais qu'elle "tait le vrai problème" de l'impact des confinements à long terme sur la santé mentale des Britanniques, l'éducation et l'emploi.

I.Barone--IM