Covid, le retour: ce qu'il faut savoir pour cet automne
Avec l'arrivée de l'automne, les infections au Covid-19 sont à nouveau en augmentation dans l'hémisphère nord, et de nouveaux variants sont apparus. Le point sur ce qu'il faut savoir pour les mois à venir.
- Quelle comparaison aujourd'hui avec la grippe? -
La pandémie de Covid-19 a eu des conséquences terribles, avec la mort de près de 7 millions de personnes dans le monde.
Mais grâce aux vaccins, à l'immunité acquise après une contamination, et à de meilleurs traitements, le virus est aujourd'hui bien davantage sous contrôle.
"Si vous me demandez de choisir entre la grippe et le Covid, je choisirais le Covid car chaque cas individuel de la grippe est plus risqué", a déclaré à l'AFP Ashish Jha, médecin et ancien conseiller de la Maison Blanche. Mais si le Covid est désormais plus rarement fatal, "il semble aussi avoir un plus haut taux de complications sur le long terme".
Le Covid-19 est également davantage contagieux. Moins saisonnier que la grippe, il a toutefois atteint un pic entre décembre et janvier sur les trois derniers hivers aux Etats-Unis -- soit légèrement avant la grippe.
Le Covid reste "clairement plus grave qu'un rhume traditionnel", a par ailleurs souligné l'infectiologue Amesh Adalja.
- Dose de rappel ou non? -
Pfizer, Moderna, et Novavax ont développé des vaccins mis à jour, de nouvelles versions mieux adaptées aux variants actuellement en circulation.
Se faire vacciner a été essentiel au plus haut de la pandémie, et de l'avis général, les doses de rappel sont bénéfiques aux plus fragiles. Mais l'opportunité de re-vacciner les personnes jeunes et en bonne santé fait débat.
Quasiment toute la population a déjà été infectée dans les pays occidentaux, ont montré des études. Et ces infections, ainsi que les vaccins, ont entraîné le système immunitaire à se défendre.
Selon la professeure de médecine Monica Gandhi, des recommandations indifférenciées pour tout le monde pourraient nuire à la confiance dans les autorités. Les vaccins à ARN messager de Pfizer et Moderna comportent des risques de myocardite (inflammation du muscle cardiaque) notamment chez les jeunes hommes.
Ainsi, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne recommandent un rappel annuel pour les groupes à risque seulement.
D'autres experts estiment eux que les risques encourus sont minimes. Même les personnes ayant peu de risque de développer un cas grave de la maladie "tirent des bénéfices des rappels" anti-Covid, estime l'épidémiologiste Ziyad Al-Aly.
Les Etats-Unis recommandent eux un rappel pour toute la population cet automne.
- Quid des masques? -
La question des masques est parfois devenue très sensible, notamment aux Etats-Unis.
Selon l'analyse d'une organisation respectée, Cochrane, la promotion du port du masque n'a pas eu d'effet visible pour ralentir la propagation du virus.
Mais les chercheurs savent, grâce à des tests en laboratoire, qu'un masque bien ajusté et de qualité (N-95 aux Etats-Unis, FFP2 en France...) protège.
Les gens peuvent donc choisir d'en porter en intérieur, même si cela n'est généralement pas nécessaire selon Monica Gandhi, compte tenu de la protection fournie par les vaccins.
- Faut-il encore se tester? -
Les personnes à risque -- les plus âgées, ou atteintes de pathologies comme le cancer, l'obésité ou le diabète -- doivent continuer à se tester si elles ressentent des symptômes, s'accordent les experts. Car elles pourraient alors bénéficier d'antiviraux, des médicaments qui doivent être pris rapidement au début de l'infection, afin qu'elle ne dégénère pas.
Le traitement principal est le Paxlovid, de Pfizer.
Certains pays estiment que tester uniquement les personnes à risque est suffisant, comme le Royaume-Uni. Des tests gratuits y sont encore fournis pour elles.
Mais "la plupart des gens n'ont plus besoin se tester", écrivent les autorités sanitaires britanniques. "Pour éviter de transmettre l'infection, restez chez vous si vous vous sentez mal."
- Et le Covid long? -
La recherche sur le Covid long -- des symptômes qui perdurent durant des mois -- reste freinée par le manque de définition sur laquelle tout le monde tombe d'accord, selon Amesh Adalja.
La prévalence est d'entre 4 à 7%, soit 65 millions de personnes dans le monde, selon Ziyad Al-Aly. "Malheureusement, nous n'avons pas fait de progrès pour soigner le Covid long", dit-il. "Cela devrait être une priorité pour les agences du monde entier".
Il semble qu'être vacciné réduise le risque de développer un Covid long, par ailleurs souvent corrélé à la gravité de l'infection.
Le gouvernement américain a financé plusieurs essais cliniques pour mieux comprendre cette pathologie. Selon l'un d'eux, un antidiabétique a permis de réduire les symptômes de 40%.
Davantage de résultats sont attendus dans les mois qui viennent.
F.Lecce--IM