Faux médicaments: la France sous le coup de "lourdes sanctions" européennes, prévient Braun
Faute d'appliquer d'ici la fin de l'année une règle européenne sur la contrefaçon de médicaments, la France encourt "de lourdes sanctions" de Bruxelles, a averti lundi le ministre de la Santé, François Braun, annonçant à son tour "des sanctions" pour les pharmaciens récalcitrants.
Cette réforme, appelée "sérialisation", consiste à ajouter un pictogramme noir et blanc (dit "datamatrix") sur chaque boîte de médicaments, pour tracer son parcours de l'usine à l'officine et lutter ainsi contre les contrefaçons à l'échelle européenne. Actée depuis 2011 par une directive de Bruxelles, la mesure est entrée en vigueur début 2019.
Mais "la France est à la traîne sur ce sujet, loin derrière absolument tous les autres pays de l'Union européenne", a souligné M. Braun lors d'un colloque de l'Ordre des pharmaciens.
"Ce retard expose la France à de lourdes sanctions de la part de la Commission européenne, de l'ordre de plusieurs centaines de millions d'euros", a-t-il ajouté.
Le ministre a par conséquent averti "avec résignation" que le gouvernement appliquerait "des sanctions très prochainement pour les pharmaciens qui ne répondraient pas à leurs obligations".
A ce jour, un peu plus de 56% des officines sont dans les clous et connectées au répertoire national de vérification des médicaments (lui-même relié au fichier européen), selon le dernier pointage de la FSPF, premier syndicat des pharmaciens.
L'objectif des 80% "à la fin novembre" semble hors de portée, car il faudrait en raccorder "près de 5.000" supplémentaires, quand "seules 213" ont franchi le pas sur les deux premières semaines du mois, précise la FSPF sur son site internet.
"Il est urgent que tous les pharmaciens se connectent", alerte pour sa part l'Uspo, second syndicat de la profession, rappelant dans un message à ses adhérents qu'il ne leur reste "plus que quelques jours pour éviter de lourdes sanctions".
E.Accardi--IM