A six jours de l'élection, Biden avertit contre un risque de "chaos en Amérique"
"C'est inédit, illégal, et anti-américain": à six jours des élections de mi-mandat, le président américain Joe Biden va mettre en garde mercredi les candidats prêts à refuser les résultats du vote, assurant que cela "ouvre la voie au chaos".
"Il y a des candidats qui se présentent à tous les échelons de l'administration américaine (...) qui refusent de s'engager à accepter les résultats des élections auxquelles ils sont candidats", déclarera-t-il dans la soirée, selon des extraits de son discours diffusés par son parti.
"Cela ouvre la voie au chaos en Amérique", alertera le dirigeant démocrate.
- "Des truquages" -
Lors de ce scrutin, les Américains sont appelés à renouveler l'ensemble des 435 sièges de la Chambre américaine des représentants et un tiers du Sénat. Toute une série de postes de gouverneurs et d'élus locaux sont également en jeu.
Parmi les candidats, l'ascension fulgurante de Kari Lake, candidate au poste de gouverneure dans l'Etat très disputé de l'Arizona, donne des sueurs froides aux démocrates.
La républicaine continue de dénoncer le résultat de la présidentielle de 2020, assurant que l'élection a été volée à Donald Trump, malgré les innombrables preuves du contraire.
Cette quinquagénaire menace aussi de ne pas reconnaître le résultat de son propre scrutin. "Je vais gagner l'élection, c'est le résultat que j'accepterai", a déclaré la candidate à CNN.
Le nombre record de candidats niant l'élection de Joe Biden, la désinformation partagée à travers les réseaux sociaux et les profondes divisions politiques du pays font craindre aux autorités des actes de violence en marge des élections du 8 novembre.
Certains agents électoraux et élus ont d'ores et déjà dit avoir constaté une hausse des menaces et intimidations.
L'ancien président Donald Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de 2020, semble aussi se préparer à contester le résultat des "midterms", s'ils venaient à être défavorables aux républicains.
"C'est reparti! Des truquages électoraux!", a déclaré mardi le milliardaire, omniprésent dans la campagne, sur son réseau social, Truth Social.
Les élections de mi-mandat sont le premier scrutin à échelle nationale auquel les Américains participent depuis que des partisans de Donald Trump ont attaqué le siège du Congrès le 6 janvier 2021 dans un chaos sans nom.
"J'aimerais pouvoir dire que l'assaut contre notre démocratie a pris fin ce jour-là. Mais je ne peux pas", déclarera Joe Biden, qui tente tant bien que mal d'axer le débat autour de cette question, quand les républicains l'attaquent sur son bilan économique.
- Inflation "cruelle" -
Accusant le locataire de la Maison Blanche d'une gestion "cruelle" de l'inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants dans leurs chances de le priver de ses majorités au Congrès.
Or, selon un sondage de l'université Quinnipiac publié mercredi, 36% des Américains estiment que l'inflation est l'enjeu le plus "urgent" auquel le pays est confronté.
Le droit à l'avortement, autour duquel les démocrates ont tenté de mobiliser leur base, arrive en deuxième place, à seulement 10%. Les élections sont en troisième position, à 6%.
Selon les enquêtes d'opinion les plus récentes, l'opposition républicaine a de très grandes chances de s'emparer de la Chambre. Le sort du Sénat reste plus incertain.
Organisées deux ans après la présidentielle, ces élections se convertissent de fait en référendum sur l'occupant de la Maison Blanche. Elles sont toujours périlleuses pour le pouvoir en place.
Joe Biden, qui aime à se décrire comme le "président de la classe moyenne", s'efforce d'inverser la vapeur.
Les Américains "souffrent toujours" de l'inflation, a-t-il reconnu mercredi dans une allocution à la Maison Blanche consacrée aux emplois dans l'industrie, après avoir assisté à des démonstrations de maçonnerie et de soudure.
Affrontant un vent défavorable, le parti démocrate a appelé ses poids lourds à la rescousse, comme l'ancien président Barack Obama et ses incontestables talents oratoires.
"Si vous êtes angoissé ou frustré en ce moment, ne vous plaignez pas. Ne faites pas la sourde oreille. Ne laissez pas l'autre camp vous convaincre que votre vote ne compte pas", a plaidé Barack Obama, en déplacement mercredi dans l'Etat très disputé de l'Arizona, l'Etat, de Kari Lake.
R.Abate--IM