Somalie: attaque islamiste en cours dans un hôtel, au moins trois morts
Au moins trois personnes ont été tuées dans une attaque revendiquée par les islamistes radicaux shebab et toujours en cours dimanche après-midi dans un hôtel de la ville de Kismayo, dans le sud de la Somalie, selon une source policière et un témoin.
"Des assaillants terroristes ont pris d'assaut l'hôtel Tawakal cet après-midi, il y a des combats en cours à l'intérieur du bâtiment entre les forces de sécurité et les terroristes. (...) Trois civils ont été confirmés morts", a déclaré à l'AFP Abdullahi Ismail, un officier de police.
Un témoin présent à l'extérieur a également affirmé avoir vu trois cadavres. "Il y a des coups de feu à l'intérieur de l'hôtel. J'ai vu les corps de trois personnes récupérés près de l'entrée principale, mais nous ne connaissons pas le nombre de ceux qui ont pu être tués à l'intérieur", a déclaré à l'AFP ce témoin, Farhan Hassan.
L'attaque a débuté vers 12H45 locale (09H45 GMT) avec une attaque à la voiture piégée. Le nombre exact d'assaillants n'était pour l'instant pas connu.
"Un kamikaze a conduit un véhicule à l'entrée de l'hôtel avant que des hommes armés n'entrent dans le bâtiment, des tirs ont commencé à l'intérieur et il semble que les hommes armés tiraient au hasard sur des personnes à l'intérieur", a raconté Farhan Hassan.
Les shebab ont revendiqué cette attaque, affirmant avoir visé un hôtel où étaient réunis des membres de l'administration de l'Etat fédéré du Jubaland.
Pays pauvre de la Corne de l'Afrique en proie à l'instabilité depuis des décennies, la Somalie fait face ces derniers mois à un regain d'activité des shebab.
Ce groupe islamiste lié a Al-Qaïda qui combat depuis 2007 le governement fédéral soutenu par la communauté internationale. Il a été chassé des principales villes du pays, dont la capitale Mogadiscio en 2011, mais reste solidement implanté dans de vastes zones rurales.
- "Guerre totale" -
Fin août, un commando avait mené un spectaculaire assaut d'une trentaine d'heures dans un hôtel de la capitale Mogadiscio, faisant au moins 21 morts et 117 blessés.
Le président Hassan Cheikh Mohamoud, élu mi-mai, avait alors promis une "guerre totale" pour éliminer ces "enfants de l'enfer", puis appelé la population à se "tenir à l'écart" des zones contrôlées par les islamistes qui allaient être visées par de prochaines offensives.
Les forces de sécurité et des milices claniques locales ont notamment lancé des opérations militaires dans le centre du pays.
L'armée américaine mène également des frappes aériennes contre les positions shebab. L'une d'entre elles a tué début octobre Abdullahi Yare, un des plus hauts dirigeants et cofondateur du mouvement, dans le sud du pays.
Quelques heures après l'annonce de sa mort par le gouvernement somalien, un triple attentat à la bombe contre un bâtiment gouvernemental dans la ville de Beledweyne (centre) avait tué au moins 30 personnes morts et blessé 58 autres.
Outre l'insurrection shebab, la Somalie est également menacée par une famine imminente, provoquée par la plus grave sécheresse observée depuis plus de 40 ans.
À travers le pays, 7,8 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, sont affectées par la sécheresse, dont 213.000 sont en grand danger de famine, selon l'ONU.
Sans une mobilisation urgente, l'état de famine pourrait être déclaré avant la fin de l'année.
Selon de nombreuses organisations humanitaire, la situation actuelle est pire que lors de la dernière famine de 2011 qui avait fait 260.000 morts, dont plus de la moitié d'enfants de moins de cinq ans.
Z.Bianchi--IM