Les avocats de l'imam Iquioussen saisisse la justice pour diffamation de Gérald Darmanin à l'encontre de leur client
Les avocats de l'imam marocain Hassan Iquioussen, réclamé par la justice française pour s'être soustrait à un arrêté d'expulsion, ont saisi la justice pour diffamation publique à l'encontre de leur client par Gérald Darmanin, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Les avocats de l'imam, âgé de 58 ans, ont utilisé une procédure de citation directe pour saisir le tribunal.
Dans cette citation directe, consultée par l'AFP, les avocats reprochent au ministre de l'Intérieur des propos qu'ils jugent diffamatoires à l'égard de M. Iquioussen.
Ils contestent notamment des déclarations de M. Darmanin sur BFMTV le 2 septembre dernier, dans lesquelles il présentait l'imam comme "un délinquant, un fuyard et un séparatiste" ou affirmait que "M. Iquioussen, qui a des choses à se reprocher, s'est soustrait à la décision de justice".
Hassan Iquioussen a déjà remporté vendredi une première manche devant un tribunal de Belgique, où il s'est exilé.
Après avoir auditionné à huis clos l'imam, qui conteste son extradition, la chambre du conseil du tribunal de Tournai (ouest de la Belgique) "a refusé la remise à la France", a annoncé à l'AFP son avocat belge Nicolas Cohen.
Le parquet de Tournai a annoncé avoir interjeté appel.
Hassan Iquioussen, arrêté le 30 septembre en Belgique francophone, est sous le coup d'un arrêté d'expulsion.
Fin juillet, Gérald Darmanin avait annoncé l'expulsion de ce prédicateur du Nord, fiché S (pour sûreté de l'Etat) par les services de renseignement "depuis dix-huit mois", selon lui. Mais M. Iquioussen était introuvable au moment où cet arrêté, qu'il avait contesté devant la justice, avait été définitivement validé par le Conseil d'Etat le 31 août.
Selon son avocate, Me Lucie Simon, son client a "respecté purement et simplement la loi française en quittant l'Hexagone pour la Wallonie".
L'avocate avait contesté la validité du mandat d'arrêt émis par un juge de Valenciennes (nord), estimant qu'il se fonde "sur une infraction pas constituée".
Né en France, M. Iquioussen avait décidé à sa majorité de ne pas opter pour la nationalité française.
Il affirme y avoir renoncé à 17 ans sous l'influence de son père, et avoir ensuite tenté en vain de la recouvrer. Ses cinq enfants et ses 15 petits-enfants sont eux Français et implantés dans le Nord de la France: un fils est imam à Raismes, un autre ex-élu PS à Lourches.
S.Rovigatti--IM