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Répression en Iran: après Washington, l'UE souhaite de nouvelles sanctions
Répression en Iran: après Washington, l'UE souhaite de nouvelles sanctions / Photo: SAUL LOEB - AFP

Répression en Iran: après Washington, l'UE souhaite de nouvelles sanctions

A l'instar des nouvelles sanctions annoncées par Washington, l'Union européenne a indiqué mardi examiner des "mesures restrictives" pour sanctionner la répression meurtrière des manifestations en Iran, déclenchées par la mort de Mahsa Amini il y a plus de deux semaines.

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Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran depuis le 16 septembre, selon l'ONG Iran Human Rights, basée à Oslo, tandis que les autorités avancent un bilan d'environ 60 morts parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées.

Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est décédée trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile.

Sa mort a déclenché une vague de manifestations en Iran et des rassemblements de solidarité avec les femmes iraniennes à travers le monde.

Après le Canada et les Etats-Unis, l'Union européenne (UE) a dit mardi vouloir sanctionner par des "mesures restrictives" le "meurtre de Mahsa Amini et la façon dont les forces de sécurité iraniennes ont réagi aux manifestations".

"Avec les Etats membres, nous continuerons à examiner toutes les options à notre disposition, y compris des mesures restrictives", a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, à Strasbourg.

La France avait auparavant indiqué travailler au sein de l'UE en vue de geler des avoirs et d'interdire à des responsables iraniens de voyager.

- "Hypocrisie" -

Lundi, la Maison Blanche a annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran, qui a réagi en fustigeant "l'hypocrisie" du président américain Joe Biden.

"Cette semaine, les Etats-Unis vont imposer des coûts supplémentaires aux auteurs de violences contre des manifestants pacifiques", a prévenu M. Biden. "Nous continuerons à demander des comptes aux responsables iraniens et à soutenir le droit des Iraniens à manifester librement".

M. Biden n'a donné aucune indication sur les mesures envisagées contre l'Iran, déjà visé par de lourdes sanctions économiques américaines en grande partie liées à son programme nucléaire controversé, qui fait d'ailleurs l'objet de négociations entre Téhéran et des puissances occidentales.

"Il aurait mieux fallu pour Joe Biden de réfléchir un tant soit peu au bilan de son pays en matière de droits humains avant de parler de la situation humanitaire (en Iran), même si l'hypocrisie ne requiert pas de profonde réflexion", a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, sur Instagram.

"Le président américain devrait plutôt s'inquiéter des (conséquences des) nombreuses sanctions (...) contre la nation iranienne qui représentent clairement un exemple de crime contre l'humanité", a-t-il ajouté.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, s'en était déjà pris à Washington lundi, l'accusant avec Israël -- autre ennemi juré -- d'avoir fomenté le mouvement de contestation, le plus important depuis celui de 2019 contre la hausse des prix de l'essence.

"Je dis clairement que ces émeutes et l'insécurité sont l'oeuvre des Etats-Unis, du régime sioniste (Israël, NDLR) usurpateur, leurs mercenaires et certains Iraniens traîtres qui les ont aidés à l'étranger", avait déclaré l'ayatollah.

- Libérations -

Mardi, le procureur général de Téhéran Ali Salehi a annoncé la libération de 400 détenus, qui se sont engagés "à ne pas répéter leurs actions", a-t-il dit à l'agence de presse Irna.

D'après lui, ces prisonniers ont agi "d'après leurs émotions et sont désormais conscients de leurs actions".

Au contraire, "pour les émeutiers qui ont agi contre la sécurité nationale et ont troublé l'ordre et la sécurité du peuple, il y aura une action en justice décisive et sérieuse, sans clémence", a-t-il promis.

Le chanteur Shervin Hajipour, arrêté après que sa chanson en faveur des manifestations est devenue virale, a été libéré sous caution, a annoncé plus tôt un procureur iranien.

Des organisations de défense des droits humains ont dénoncé la répression violente notamment contre des étudiants lors d'incidents survenus dans la nuit de dimanche à lundi à l'Université de technologie Sharif à Téhéran, la plus prestigieuse d'Iran.

La police anti-émeute a tiré des billes d'acier et des gaz lacrymogènes contre des étudiants qui scandaient "Femme, vie, liberté", "les étudiants préfèrent la mort à l'humiliation", selon l'agence de presse iranienne Mehr.

E.Colombo--IM