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Ukraine: le président polonais à Kiev, Washington craint une intensification des tirs russes
Ukraine: le président polonais à Kiev, Washington craint une intensification des tirs russes / Photo: Dimitar DILKOFF - AFP

Ukraine: le président polonais à Kiev, Washington craint une intensification des tirs russes

Le président polonais Andrzej Duda est en visite mardi en Ukraine, alors que les Etats-Unis accusent la Russie de vouloir intensifier ses bombardements dans le pays qui entrera mercredi dans le septième mois d'un conflit où Kiev a reconnu avoir perdu près de 9.000 soldats.

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"Nous accueillons notre ami dans la capitale !", a écrit le service des gardes-frontières ukrainiens sur Telegram, accompagnant son message d'une vidéo montrant M. Duda reçu à la gare de Kiev après être arrivé en train.

La Pologne figure au sein de l'UE parmi les soutiens les plus inconditionnels de l'Ukraine et les plus grands critiques de la Russie, quand d'autres pays comme l'Allemagne ou la France affichent des positions parfois plus mesurées et critiquées par Kiev.

M. Duda compte continuer à aider Kiev, y compris politiquement en aidant à "persuader d'autres pays" de soutenir les Ukrainiens, a expliqué mardi Pawel Szrot, le chef de l'administration présidentielle polonaise.

Le président polonais réclame également de sanctionner encore plus Moscou par des "mesures restrictives décisives" qui permettront selon lui aux citoyens russes de "comprendre la grave agression commise par (leur) pays", a ajouté M. Szrot.

Sa visite s'inscrit dans le cadre de la "plateforme de Crimée", une initiative réunissant les principaux Etats soutenant l'Ukraine et qui existait déjà avant l'invasion du pays par la Russie le 24 février. Elle intervient alors que le conflit, qui s'éternise avec peu de mouvements sur le terrain, entrera mercredi dans son septième mois.

- Américains alarmistes -

L'ambassade américaine en Ukraine a de son côté publié un message alarmiste avertissant que la Russie pourrait intensifier "ces prochains jours" ses bombardements, et appelé les citoyens américains à quitter le pays "dès maintenant" par "les moyens de transport terrestres privés disponibles".

"Le Département d'État dispose d'informations selon lesquelles la Russie intensifie ses efforts pour lancer des frappes contre l'infrastructure civile et les installations gouvernementales de l'Ukraine", a indiqué l'ambassade sur son site internet, sans plus de précisions sur les lieux potentiellement concernés.

Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev fin mars, l'essentiel des combats s'est concentré dans l'est de l'Ukraine, où Moscou a lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les troupes ukrainiennes disent mener une contre-offensive, elle aussi très lente.

La Russie continue cependant de viser régulièrement les villes ukrainiennes à l'aide de missiles à longue portée, visant toutefois rarement la capitale Kiev et ses environs.

Lundi, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, le général Valery Zaloujny, a reconnu que près de 9.000 de ses soldats avaient été tués depuis le début de l'invasion, une des rares déclarations des Ukrainiens au sujet de leurs pertes militaires dans cette guerre.

Le même jour, face à cette "guerre qui dure et qui semble devoir durer", le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a annoncé que l'Union envisageait d'organiser une mission "d'entraînement et d'assistance" à l'armée ukrainienne dans les pays voisins. La proposition sera discutée la semaine prochaine à Prague par les ministres de la Défense européens.

L'armée ukrainienne dit également préparer ses troupes à l'idée d'un conflit de longue haleine.

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak, a affirmé lundi à l'AFP que Moscou, en dépit de ses appels du pied à l'Ukraine pour négocier, souhaitait en réalité obtenir "une pause opérationnelle pour son armée" avant de lancer "une nouvelle offensive".

- "Morte au front" -

En Russie, plusieurs centaines de personnes se sont réunies mardi à Moscou pour les funérailles de Daria Douguina, la fille d'un idéologue et écrivain ultranationaliste pro Kremlin, tuée samedi soir dans l'explosion de sa voiture.

Daria Douguina, une journaliste et politologue de 29 ans, était comme son père, Alexandre Douguine, farouchement partisane de l'offensive russe en Ukraine.

Des proches de la famille et des responsables politiques, notamment, se sont recueillis devant son cercueil, au-dessus duquel avait été accroché un portrait d'elle souriant, a constaté l'AFP.

"Elle est morte au front pour la nation, pour la Russie. Le front, il est ici", a déclaré M. Douguine d'une voix tremblante, les yeux cernés.

Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi que l'attaque avait été préparée et menée par les services de renseignement ukrainiens. Dès samedi, des médias russes ont accusé Kiev, estimant que la cible de l'attaque était en fait Alexandre Douguine.

L'Ukraine a démenti en bloc. Mardi, son secrétaire du Conseil de sécurité et de défense nationale, Oleksiï Danilov, a accusé en retour la Russie d'avoir commencé avec cette attaque à mener chez elle "une série d'attaques terroristes" qui feront "des victimes en masse", pour tenter de remobiliser une population selon lui de moins en moins favorable à la guerre.

La mort de Daria Douguina a suscité un choc en Russie, réveillant le douloureux souvenir des multiples assassinats qui ont ensanglanté la période instable ayant suivi la chute de l'Union soviétique en 1991.

burs-emd/at

S.Carlevaro--IM