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Guatemala: un journaliste critique du pouvoir poursuivi pour blanchiment d'argent
Guatemala: un journaliste critique du pouvoir poursuivi pour blanchiment d'argent / Photo: Johan ORDONEZ - AFP

Guatemala: un journaliste critique du pouvoir poursuivi pour blanchiment d'argent

Un juge du Guatemala a décidé mardi d'engager une procédure pénale pour blanchiment d'argent à l'encontre du journaliste local José Rubén Zamora, directeur du journal El Periódico, critique à l'égard du gouvernement du président Alejandro Giammattei.

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"Un acte d'accusation est émis à l'encontre de José Rubén Zamora pour la possible commission des délits de trafic d'influence, de chantage et de blanchiment d'argent et d'autres biens, et il est livré au procès à partir de maintenant", a déclaré le juge Freddy Orellana dans son jugement.

M. Zamora, vêtu d'un costume bleu, a écouté le jugement dans le calme et masqué dans la salle d'audience du palais de justice de la capitale guatémaltèque.

Les enquêteurs ont désormais trois mois pour approfondir leurs investigations autour du journaliste qui a accusé le président Giammattei et la procureure générale Consuelo Porras d'être derrière son arrestation du 29 juillet, ce que le gouvernement nie.

Durant la poursuite de l'enquête, M. Zamora sera placé en détention provisoire dans une prison située au sein d'une base militaire au nord de Guatemala.

A l'issue de l'audience, José Rubén Zamora a dénoncé une fouille "irrégulière" qui se serait déroulée lundi en regagnant sa cellule, ce qui lui fait craindre pour sa sécurité. Il a rappelé qu'il bénéficie de la protection de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).

"Je voudrais tenir l'Etat du Guatemala et le président Giammattei pour responsables de ma sécurité", a déclaré le journaliste, qui se considère "politiquement persécuté".

Selon l'accusation, M. Zamora a demandé au banquier Ronald García de l'aider à introduire 300.000 quetzales (environ 38.000 euros) dans le système bancaire afin de cacher "la véritable origine" des fonds.

Lors de l'audience de lundi, l'accusation a présenté l'argent liquide que M. Zamora aurait remis au banquier via un coursier, ce qui a été documenté.

M. García affirme que l'argent pourrait avoir été obtenu par le journaliste auprès de plusieurs hommes d'affaires qu'il faisait "chanter" pour qu'il ne publie pas d'informations contre eux, selon l'accusation.

L'arrestation de M. Zamora a suscité une vague d'appels au respect de la liberté de la presse, alors que le bureau du procureur spécial contre l'impunité soutient que l'accusation portée contre M. Zamora relève de sa "qualité d'homme d'affaires" et non de celle de journaliste, une affirmation que le journal et le syndicat de la presse rejettent.

L.Bernardi--IM