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Remplacement de Boris Johnson : les manoeuvres ont commencé, pressions pour un départ immédiat
Remplacement de Boris Johnson : les manoeuvres ont commencé, pressions pour un départ immédiat / Photo: Niklas HALLE'N - AFP

Remplacement de Boris Johnson : les manoeuvres ont commencé, pressions pour un départ immédiat

Les manoeuvres ont commencé vendredi pour remplacer le Premier ministre britannique Boris Johnson après sa démission provoquée par une crise politique sans précédent, mais son intention d'assurer l'intérim à Downing Street jusqu'à ce que son successeur soit nommé fait grincer les dents de ses détracteurs qui veulent son départ immédiat.

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M. Johnson a démissionné jeudi, lâché par le parti conservateur épuisé par les scandales à répétition ayant marqué les 2 ans et 349 jours au pouvoir de l'ancien héros charismatique du Brexit. Entre mardi et jeudi, quelque 60 membres de son gouvernement, ministres, secrétaires d'Etat et autres collaborateurs aux responsabilités moindres avaient démissionné après un nouveau scandale, ne lui laissant pas d'autre option.

Sa décision de rester au pouvoir pour assurer un intérim qui pourrait durer jusqu'à l'automne continuait à faire grincer des dents vendredi, alors que le pays est confronté à une inflation record de 9%, la pire des pays du G7, et une montée des mouvements sociaux, dans un contexte de guerre en Ukraine.

M. Johnson "est un menteur avéré noyé dans la corruption, nous ne pouvons pas passer encore deux mois comme ça", a déclaré la cheffe adjointe de l'opposition travailliste Angela Rayner, appelant à la désignation d'un Premier ministre intérimaire sur la BBC. "S'ils ne le font pas, nous sommes très clairs sur le fait que nous présenterons une motion de défiance avant les vacances parlementaires" le 22 juillet, a-t-elle ajouté sur Sky News.

Le porte-parole de M. Johnson a cependant exclu que le vice-Premier ministre Dominic Raab assure l'intérim. "Le Premier ministre agit conformément à la convention. Il reste Premier ministre jusqu'à ce qu'un nouveau chef de parti soit en place et le travail du gouvernement se poursuivra pendant ce temps", a-t-il déclaré à des journalistes.

Jeudi, l'ancien Premier ministre conservateur John Major (1990-1997), avait jugé "imprudent et peut-être intenable" que Boris Johnson reste "plus longtemps que nécessaire" à Downing Street.

Le tout nouveau ministre de l'Education James Cleverly a assuré que le processus de désignation du nouveau leader conservateur serait mené "de manière professionnelle mais rapidement". Certains élus redoutent cependant un été chaotique.

M. Johnson a assuré après sa démission que son gouvernement recomposé à la hâte (12 ministres et secrétaires d'Etat ont été nommés jeudi) ne chercherait pas à mettre en oeuvre de nouvelles politiques ou à faire des changements majeurs. Les grosses décisions budgétaires seront notamment laissées au prochain Premier ministre.

- "Instinct grégaire" -

La course à la succession est particulièrement ouverte.

Les détails de la procédure seront annoncés lundi par le Comité 1922, un groupe parlementaire conservateur. La désignation du nouveau chef du parti, qui deviendra Premier ministre, le parti étant majoritaire à la Chambre des communes, doit intervenir avant la convention annuelle du parti le 2 octobre à Birmingham.

Sans attendre, le député Tom Tugendhat, président de la commission des Affaires étrangères au Parlement, s'est déjà annoncé candidat dans le quotidien The Telegraph. La procureure générale Suella Braveman s'est aussi publiquement dite intéressée.

Parmi les candidats pressentis, le mieux placé serait le ministre de la Défense Ben Wallace. Viennent ensuite l'ancien chancelier de l'Echiquier Rishi Sunak, dont la démission mardi avait lancé l'hémorragie de départs, la secrétaire d'Etat au commerce extérieur Penny Mordaunt, la ministre des Affaires étrangères Liz Truss et l'ancien ministre de la Santé Sajid Javid.

Et déjà les couteaux sont sortis : Jacob Rees-Mogg, fidèle de Boris Johnson dont il est le ministre pour les opportunités du Brexit, a lancé une attaque en règle vendredi contre M. Sunak, dont la démission aurait mis Boris Johnson en rage. "Rishi Sunak n'a pas réussi comme chancelier de l'Echiquier. C'était un chancelier des impôts élevés, qui n'était pas conscient du problème de l'inflation", a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision Channel 4.

Une majorité des Britanniques (56%) veulent que l'intérim soit assurée par quelqu'un d'autre, selon un sondage YouGov. 77% pensent que Boris Johnson a eu raison de démissionner.

En annonçant sa démission, M. Johnson, 58 ans, n'avait pas eu un mot pour l'hémorragie de départs sans précédent qu'il avait enregistré en 48 heures ou les turbulences de son mandat et les accusations dénonçant ses mensonges et son manque d'intégrité.

Il s'était dit "immensément fier" de son bilan, évoquant notamment le Brexit, la campagne de vaccination anti-Covid et son soutien à l'Ukraine, et avait dénoncé "l'instinct grégaire puissant" à Westminster, attaque directe contre ceux qui l'avaient abandonné en masse.

L.Sabbadin--IM