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Le Hamas s'apprête à remettre à Israël quatre dépouilles d'otages de Gaza
Le Hamas doit remettre jeudi à Israël quatre dépouilles d'otages, dont celles des deux enfants Bibas et de leur mère, devenus des symboles de l'effroi qui a saisi Israël lors de l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.
"Ce sera un jour très difficile pour l'Etat d'Israël, un jour bouleversant, un jour de deuil", a déclaré mercredi soir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Les dépouilles des quatre otages doivent être restituées par le Hamas en échange de la libération, prévue samedi, de Palestiniens détenus par Israël, conformément à l'accord de trêve dans la bande de Gaza.
Il est entré en vigueur le 19 janvier, après 15 mois d'une guerre déclenchée dans la bande de Gaza par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.
Le Forum des familles d'otages a indiqué mercredi soir avoir été informé de la mort des deux enfants Bibas et de leur mère, ainsi que de celle d'un quatrième otage, Oded Lifshitz, sans préciser dans quelles circonstances.
La famille des deux enfants, Ariel et Kfir Bibas, qui avaient quatre ans et huit mois et demi lors de leur enlèvement, a appelé dans un communiqué mercredi soir à "ne pas faire l'éloge funèbre de (ses) proches jusqu'à ce que l'identification finale soit confirmée".
Le Hamas avait annoncé en novembre 2023 la mort de Shiri Bibas et de ses enfants dans un bombardement israélien à Gaza, mais Israël n'a jamais confirmé.
Toute la famille avait été enlevée lors de l'attaque du 7-Octobre au kibboutz Nir Oz, à la lisière de la bande de Gaza.
Les images alors diffusées par le Hamas de la mère serrant contre elle ses deux petits garçons devant leur maison, ont fait le tour du monde.
- Combattants omniprésents -
Le père des deux enfants, Yarden Bibas, 35 ans, a été libéré le 1er février du territoire palestinien.
L'annonce de la restitution des dépouilles a provoqué des réactions de colère et de tristesse en Israël ainsi qu'à l'étranger.
Kfir Bibas était le plus jeune des 251 otages enlevés le 7 octobre 2023. Aujourd'hui, 70 personnes sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.
Des centaines de personnes se sont rassemblées tôt jeudi matin à Khan Younès, dans le sud de Gaza, pour assister à la restitution des quatre corps.
Comme pour les précédentes libérations d'otages, une cérémonie soigneusement orchestrée a été organisée, avec une scène où les corps devaient être remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Le drapeau vert du Hamas flottait autour du site, entouré d'une clôture pour empêcher les spectateurs d'y pénétrer.
Des hommes armés en tenue militaire, portant des bandeaux du Hamas, étaient omniprésents dans le secteur.
"Notre message à l’ennemi criminel (...): nous poursuivons la guerre, si Dieu le veut", a déclaré un combattant du Hamas à l'AFP sous couvert d'anonymat.
Depuis le début du cessez-le-feu conclu via la médiation de trois pays - Qatar, Egypte et Etats-Unis -, 19 otages israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 Palestiniens détenus par Israël, à raison d'un échange par semaine lors de la première phase de la trêve.
- "En une seule fois" -
Jeudi, le Hamas remettra pour la première fois depuis le début de la trêve des otages défunts, par l'intermédiaire du CICR, comme c'est le cas pour les otages vivants.
Il doit ensuite libérer samedi six otages vivants.
L'accord prévoit, d'ici la fin de sa première phase le 1er mars, la libération d'un total de 33 otages, dont huit morts, en échange de celle de 1.900 Palestiniens détenus par Israël.
Le Hamas s'est dit prêt mercredi à libérer "en une seule fois", et non plus en étapes successives, tous les otages encore retenus dans la bande de Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve, qui doit débuter le 2 mars.
Les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été retardées, le Hamas et Israël s'accusant mutuellement de violations de l'accord de cessez-le-feu.
La troisième et dernière phase doit porter sur la reconstruction de la bande de Gaza en ruines.
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.
L'offensive israélienne lancée en représailles a fait au moins 48.297 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
S.Carlevaro--IM