Le Panama se retire du projet chinois d'infrastructures des "Nouvelles routes de la soie"
Le président panaméen José Raul Mulino a annoncé jeudi le retrait du Panama du projet d'infrastructures chinois des "Nouvelles routes de la soie", quelques jours après la visite du Secrétaire d'Etat américain pour contrer l'influence de Pékin sur le canal interocéanique.
M. Mulino, qui avait déjà indiqué qu'il ne renouvellerait pas le mémorandum d'accord avec la Chine, a assuré jeudi lors d'une conférence de presse que l'ambassade du Panama à Pékin "a présenté le document" pour "annoncer la sortie (de l'accord) avec 90 jours d'anticipation" tel qu'il était convenu entre les parties.
Le projet des Nouvelles routes de la Soie, axe central de la stratégie chinoise pour accroître son influence à l'étranger, vise à sécuriser les approvisionnements de la Chine, tout en réalisant des investissements massifs dans des pays en développement. Plus d'une centaine de pays ont adhéré à l'accord, qui selon ses détracteurs enferme les pays hôtes dans la dette et favorise les entreprises chinoises au détriment des économies locales.
Après sa rencontre avec M. Rubio dimanche, le président Mulino avait annoncé attendre l'expiration de l'accord signé par le Panama en 2017 par l'ancien président Juan Carlos Varela (2014-2019).
L'accord se renouvelle automatiquement tous les trois ans (la prochaine fois en 2026) et stipule qu'il "peut être résilié par l'une des parties" par une notification trois mois à l'avance.
"Je ne sais pas ce qui a motivé à l'époque celui qui a signé cela avec la Chine", a ajouté Mulino. "Qu'est-ce que cela a apporté pour le Panama au cours de toutes ces années ? Quelles sont les grandes choses ?", s'est-il interrogé d'un ton dubitatif.
Lundi, M. Rubio avait qualifié la décision du Panama de ne pas renouveler le mémorandum d'accord avec la Chine de "grand pas" pour renforcer les relations avec Washington.
T.Abato--IM